Un exercice et des changements nécessaires, selon le ministre Lamontagne

AGRICULTURE. De passage en Beauce récemment, le ministre de l’Agriculture du Québec, André Lamontagne, estime que l’industrie du porc dans la province doit se renouveler et une étude sur le sujet sera bientôt lancée par son ministère, dans la foulée de la fermeture prochaine de l’usine d’Olymel à Vallée-Jonction.

Il précise que l’objectif de l’exercice est de trouver la bonne place pour la filière. « On lancera bientôt une étude au ministère qui aura pour but d’aider les producteurs et les transformateurs pour les prochaines années. Il faut créer de la valeur ajoutée et des moyens pour améliorer la coordination entre les deux et comment ils doivent travailler ensemble. »

Une autre étude diront certains, pas du tout indique le ministre -Lamontagne qui estime que les données ont changé rapidement au cours des dernières années, faisant référence à une étude similaire qu’il avait commandée en 2019, peu après son arrivée, et dont l’objectif était de tracer un portrait de l’industrie. « La crise actuelle dans ls production de porc a toutefois changé la donne. Avec ce qui s’est passé au cours des trois dernières années, il est impératif de revisiter tout ça. Quels seront les points importants à considérer pour la suite et avoir le bon environnement. »

Dans une rencontre récente avec les Éleveurs de porcs du Québec, M. Lamontagne a tenu à marteler que l’exercice actuel est nécessaire. La Beauce et Chaudière-Appalaches sont une partie importante des producteurs de porcs et des fermes familiales au Québec. « On s’entend que ce que vit l’industrie est difficile. Ça s’inscrit dans un contexte où on vit la même chose ailleurs, l’Ouest canadien, les États-Unis, l’Espagne, l’Allemagne ou le Danemark. La restructuration se fait partout et se produit sur plusieurs marchés en même temps. Il faut faire atterrir tout cet exercice où la filière aura des bases plus solides pour assurer une pérennité et une prospérité à toute cette industrie. »

M. Lamontagne indique que des experts indépendants ont pu s’adresser aussi à des producteurs, il y a quelques jours, pour vulgariser davantage la problématique, ne croyant pas à la pertinence de la création d’autres canaux et toutes les alternatives au plan de retrait proposé par l’industrie ont été explorées. « Près de 500 producteurs y ont assisté et les experts ont expliqué que ce n’était pas le chemin à prendre. Depuis des semaines, des gens intelligents se penchent sur la meilleure voie de passage à prendre pour y arriver. Ultimement, il y aura une fermeture d’usine en décembre et on se doit d’arriver en janvier avec un appareillement entre ce qui se produire et ce qui va transformer le porc au Québec. »

Quant à l’avenir de la production porcine, avec la fermeture de l’usine de Vallée-Jonction, le ministre Lamontagne estime que la filière est un modèle de diversité. « On a cette particularité au -Québec avec des producteurs indépendants, des fermes familiales, des jeunes et des gens ayant investi dans le bien-être animal et tout le monde supporte ces investissements. Il faut protéger tout ça et compter sur celles et ceux qui vont rester. »

L’aide à l’agriculture

La récente crise dans le domaine porcin a amené plusieurs questions. Le monopole d’Olymel dans ce domaine, l’implication de la Financière agricole, la gestion de l’offre dans certaines productions et les nombreuses formes d’aides à l’agriculture en sont quelques-unes. Aide-t-on trop l’agriculture au Québec ? Sur cette question souvent soulevée, le ministre penche davantage vers son importance pour l’ensemble des régions de la province.

« Être en accompagnement de notre industrie de production alimentaire n’est pas unique au Québec. Ça existe ailleurs au Canada, aux États-Unis et ailleurs. Quand on sort des grandes villes, ce qui est à la source de la prospérité, ce sont nos activités agricoles et toute la transformation. Regardons l’écosystème en place pour venir en accompagnement de l’industrie. Est-ce que c’est comparable ? Fait-on mieux qu’ailleurs ? A-t-on des particularités ? Est-ce qu’on en fait trop ? Assurément non. Est-ce que l’on fait les bonnes choses ? On se les pose ces questions », insiste le ministre.

Sur la large part de la production porcine qui était exportée, M. Lamontagne estime que l’autosuffisance alimentaire soulevée par plusieurs n’est pas incompatible avec l’exportation. « Au départ, on a des entrepreneurs qui veulent le faire et on a l’écosystème pour l’accompagner. Ultimement, l’exportation fait que les producteurs vont s’assurer d’avoir la meilleure qualité et d’être compétitifs et meilleurs pour les marchés intérieurs. »

Sur le plan de retrait volontaire proposé aux producteurs de porcs qui souhaitent quitter l’industrie, le ministre Lamontagne indique que celui-ci est en marche dans le but d’avoir les idées plus claires en janvier prochain. « On souhaite un appareillage entre la capacité de produire et celle de transformer. Parallèlement, l’étude commandée doit nous aider à avoir une meilleure lecture dans l’environnement actuel, quels sont les meilleurs gestes à poser et quels seront les meilleurs scénarios à mettre de l’avant. On ne veut pas prendre acte de ça dans des années. La période est bonne pour s’asseoir et faire face à ces grands bouleversements. »