Dame nature, l’imprévisible: la Financière agricole trace son bilan de mi-saison

AGRICULTURE. Le climat très sec en mai a eu ses avantages et ses inconvénients, ce qui a permis de faire des semis très tôt et malgré le temps sec, d’obtenir une levée quand même généralement bonne, observe la Financière agricole du Québec dans son bilan de mi-saison en assurance récolte.

C’est du moins les échos que reçoit Denis Lehoux, adjoint au directeur général au Centre de services de Sainte-Marie, particulièrement au volet assurances, lui qui s’adresse régulièrement à des agriculteurs. « Les pluies qui sont venues ensuite sont arrivées à temps, car une semaine ou deux plus tard, il y aurait eu des dommages dans des plantations qui n’auraient possiblement pas levé.

Les observations faites par l’organisation à la mi-juillet font notamment état d’une mortalité hivernale des colonies d’abeilles inférieure à la normale, d’une survie à l’hiver variable des pommiers et des plants de petits fruits, de pertes hivernales importantes de céréales d’automne et d’une bonne survie pour les plantes fourragères, de rendement et qualité inférieurs à la normale pour le sirop d’érable, d’un rendement variable en première fauche pour le foin selon le stade de coupe, d’un meilleur rendement pour les récoltes tardives que pour les hâtives et de quelques dommages causés les corneilles et la tipule observées dans le maïs fourrager et le foin.

Quelques retards

Selon M. Lehoux, c’est surtout la récolte du foin qui diffère des années antérieures ». Pour les agriculteurs qui débutent tôt et font trois fauches, ce fut un peu différent. Plusieurs commencent dans les 10 premiers jours de juin, alors le rendement a été affecté, en quantité surtout. Les chaleurs que l’on a eues ont fait que la qualité était tout de même au rendez-vous. La deuxième coupe sera excellente », résume-t-il.

Certaines légumineuses, dont la luzerne ou le trèfle ont moins souffert de la sécheresse, selon les échos qu’il reçoit. « Ce sont davantage les graminées qui ont pu être touchées. Trop de pluie peut généralement affecter certains semis, car certaines parties mouilleuses dans les champs asphyxient la graine qui meute ensuite. Cette année, il y a eu une bonne implantation, en général. »

Le gel hivernal a pu causer des dommages à certaines céréales d’automne en raison du gel. « C’est peut-être surtout dû à l’implantation qu’en raison des froids du mois de novembre et début de décembre. Il y a eu quelques replantations automnales pour cette raison. »

Selon lui, les retards dans la première coupe étaient inévitables en raison des pluies des dernières semaines. « Il y a eu des retards chez certains pour terminer la première coupe, ce qui fait que le foin est très mature à des endroits et donc, une baisse de qualité majeure pour les récoltes qui n’ont pu être faites. Ceux qui avaient commencé tôt ont de la difficulté à faire leur deuxième coupe, puisque les champs sont inondés. Quelques inondations des rivières Chaudière de Beauceville à Vallée-Jonction et Le Bras à Saint-Victor et Saint-Éphrem ont aussi touché quelques propriétés agricoles. »

Les producteurs de petits fruits ont aussi été particulièrement touchés au cours des dernières semaines, la température incertaine ayant souvent éloigné les cueilleurs de leur propriété, indique M. Lehoux, qui s’attend à d’autres observations négatives dans certains secteurs d’activité. « Les chaleurs intenses et plus fréquentes ont empêché les cueilleurs d’y aller. Beaucoup de fraises n’ont pas été récoltées. L’agriculture, c’est un laps de temps souvent court. Si tu ne passes pas au bon moment, dans le foin tu peux perdre des taux de protéines, tandis que dans les petits fruits, il y a aussi un bon moment pour la cueillette. C’est dommage, car la quantité était là à plusieurs endroits. »