L’Omnium britannique n’exclut pas le financement provenant des Saoudiens

HOYLAKE, Royaume-Uni — Le Royal & Ancient n’exclut pas la possibilité d’accepter du financement provenant du Fonds public d’investissement d’Arabie saoudite, tandis que les bourses continuent de grimper — au point, d’ailleurs, où son président et directeur des opérations Martin Slumbers croit que le golf devra réévaluer son modèle d’affaires. 

Le R&A dirige l’Omnium britannique, où la cagnotte totale cette année sera de 16,5 millions $, soit pratiquement le double d’il y a une décennie. L’Omnium britannique a malgré tout la plus petite cagnotte des quatre tournois majeurs. 

Le Fonds public d’investissement d’Arabie saoudite (PIF) est déjà le principal bailleur de fonds du circuit LIV, qui offre une cagnotte de 25 millions $ pour chacun de ses tournois. Le circuit de la PGA et le circuit européen ont conclu une entente de principe avec le PIF le mois dernier en vue d’une éventuelle fusion commerciale. 

Selon un dirigeant du circuit de la PGA qui a participé à une audience devant le Sénat américain la semaine dernière, le PIF devrait verser plus d’un milliard $ dans le cadre de cette entente. 

Est-ce que le R&A sera le prochain sur la liste?

«Nous comptons sur de nombreux partenaires corporatifs d’envergure qui nous permettent de tenir cet événement, a rappelé Slumbers mercredi. Le monde a changé depuis l’an dernier. Pas seulement dans le golf. On le voit dans le soccer. On le voit en Formule 1. On le voit dans le cricket. Et je suis certain que le tennis ne sera pas en reste.»

Le PIF est impliqué dans tous ces sports, après avoir notamment acheté 80 pour cent des parts du club de Premier League anglaise Newcastle United. Aramco, une compagnie pétrolière publique saoudienne, est un partenaire global de la F1 et du Conseil international du cricket. Cette entreprise finance aussi, par l’entremise d’ententes de commandite, certains tournois du circuit européen de golf féminin. 

«Le monde du sport a changé drastiquement depuis 12 mois, et il n’est pas envisageable pour le R&A ou le golf en général d’ignorer les changements sociétaux qui sont en train de s’opérer sur la scène internationale, a poursuivi Slumbers. Nous envisagerons, à l’intérieur même de nos paramètres, toutes les options qui nous seront présentées.»

Slumbers a ajouté mercredi que le plus vieux tournoi de golf n’est pas intéressé par une nouvelle entente de commandite qui transformerait le nom du tournoi — ça restera «l’Omnium britannique». 

Le R&A, comme toutes les autres organisations qui dirigent les tournois majeurs de golf, compte sur de nombreuses multinationales pour les appuyer financièrement. 

Sa principale préoccupation, cependant, reste la cagnotte totale. 

Elle était de 7,8 millions $ à Muirfield en 2013. Il y a un an, elle a atteint 14 millions $. Cette année, le champion empochera à lui seul 3 millions $. 

Le ‘Daily Telegraph’ a rapporté que Yasir Al-Rumayyan, le directeur du PIF qui a négocié l’entente avec la PGA, devrait assister à l’Omnium britannique en tant qu’invité d’un partenaire corporatif de l’événement. Al-Rumayyan est un passionné de golf. 

Parmi les documents qui ont été déposés devant le Sénat américain en vue de l’audience de la semaine dernière portant sur une éventuelle fusion entre la PGA et le circuit LIV se trouvait la «liste de souhaits» des Saoudiens. Elle comprenait la proposition qu’ Al-Rumayyan devienne un membre du club de golf R&A.