On peut mitiger les risques associés au temps passé assis, dit une étude

MONTRÉAL — Les gens qui passent de longues périodes en position assise au travail peuvent mitiger les risques que cela comporte pour leur santé en ajoutant du temps d’activité physique à leur routine, indique une nouvelle étude taïwanaise.

Les chercheurs de l’Université médicale de Taïpei ont ainsi constaté, à l’étude de quelque 480 000 personnes suivies en moyenne pendant treize ans, que celles qui passent de longues périodes assises au travail augmentent de 16 % leur risque de mortalité toutes causes confondues et de 34 % leur risque de maladie cardiovasculaire, même en tenant compte de facteurs comme le sexe, l’âge, l’éducation, le tabagisme, la consommation d’alcool et l’indice de masse corporelle.

Il existe toutefois des solutions, précisent les auteurs de l’étude. 

Dans un premier temps, les sujets qui alternaient entre une position assise et une position non assise au travail réduisaient de 16 % leur risque de mortalité toutes causes confondues, comparativement aux sujets qui passaient presque tout leur temps assis. 

De plus, les sujets qui ajoutaient de 15 à 30 minutes d’activité physique à leur journée abaissaient ce risque au même niveau que celui des individus sédentaires qui ne passent pas de longues périodes en position assise. 

«Dans l’ensemble, écrivent les auteurs, les résultats que nous avons obtenus à partir d’une vaste cohorte prospective contribuent à renforcer les preuves de plus en plus nombreuses d’un lien entre un mode de vie sédentaire et les risques pour la santé.» 

Plusieurs hypothèses ont été évoquées pour expliquer les risques pour la santé associés au temps passé assis. Certaines mentionnent par exemple l’inactivité prolongée des muscles du bas du corps et du tronc et une inflammation de faible niveau. Cela pourrait ouvrir la porte à des problèmes comme une réduction de l’efficacité de l’insuline ou de la fonction rénale, le diabète, l’obésité et le syndrome métabolique. 

Les auteurs suggèrent d’incorporer des pauses à la journée de travail pour alterner entre une position assise et non assise, ou encore d’utiliser des bureaux qui permettent de travailler debout. Ils proposent aussi l’utilisation de postes de travail qui permettent une certaine activité physique. 

«De plus, nos résultats nous rassurent sur le fait que les risques accrus peuvent être compensés par une activité physique supplémentaire de 15 à 30 minutes par jour ou par la pratique d’activités plus intenses sur le plan physique», écrivent-ils.

Les conclusions de cette étude sont publiées par le journal médical JAMA Network Open.