Manoeuvres d’aéronefs chinois: Mélanie Joly se dit «extrêmement préoccupée»

QUÉBEC — La ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, se dit «extrêmement préoccupée» par les manoeuvres récentes d’aéronefs chinois qui auraient mis à risque des équipages canadiens. 

Les Forces armées canadiennes (FAC) ont affirmé mercredi que la Force aérienne de l’Armée populaire de libération ne respectait pas les normes internationales de sécurité aérienne.

Les «interactions» entre les aéronefs chinois et canadiens près de la Corée du Nord «ne sont pas professionnelles et/ou mettent en danger la sécurité de notre personnel», ont rapporté les FAC.  

«Dans certains cas, l’équipage (…) s’est senti suffisamment à risque qu’il a dû modifier rapidement sa propre trajectoire de vol afin d’augmenter l’espacement et d’éviter une collision», a-t-on soutenu.

Jeudi, alors qu’elle était de passage à la Citadelle de Québec pour rencontrer ses homologues des pays baltes, Mme Joly a qualifié ces incidents de «geste significatif».

«Je suis extrêmement préoccupée par le fait qu’il y ait eu des incidents dans cette région du monde. (…) C’est sûr que c’est une question que je vais soulever», a-t-elle déclaré.

Les considère-t-elle comme des gestes d’agression envers le Canada? «Je pense que c’est un geste qui est significatif, donc, par conséquent, il doit être soulevé», a-t-elle répété.

Les événements seraient survenus «à plusieurs reprises» entre les 26 avril et 26 mai derniers. De telles «interactions» sont «de plus en plus fréquentes», selon les Forces armées.

D’Ottawa, le député conservateur Michael Chong s’est offusqué du «manque de professionnalisme» de l’armée chinoise, et a réclamé qu’on lui fasse savoir que ses actions sont «inacceptables, dangereuses». 

Le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, s’est également dit «très préoccupé» par la situation. Il a assuré que son gouvernement allait «certainement avoir des suivis avec nos homologues chinois».

Le Canada a une présence militaire dans le nord du Pacifique pour soutenir la mise en œuvre des sanctions du Conseil de sécurité de l’ONU imposées contre la Corée du Nord.

Outre la question chinoise, Mme Joly est revenue, jeudi, sur ses discussions avec les ministres de l’Estonie, de la Lituanie et de la Lettonie dans le contexte de la guerre en Ukraine.

Le Canada compte actuellement environ 1300 militaires en Lettonie; 3400 soldats de plus sont «en réserve» et pourront être déployés en cas de besoin. 

Mme Joly a réitéré que le Canada allait travailler avec ses alliés, afin notamment de prévenir une crise énergétique et alimentaire, qui affecterait plusieurs millions de personnes à travers le monde.

«L’idée, bien entendu, c’est de continuer d’assurer la sécurité de la Lettonie, mais aussi des pays baltes. Non seulement elle est importante pour l’Europe, mais elle est importante pour (…) la sécurité transatlantique.»