Les contribuables du Québec n’ont pas à payer pour Montréal, dit Guilbault

QUÉBEC — Pas question pour le Québec en entier d’assumer les déficits du transport en commun de Montréal, tranche le gouvernement Legault.

La ministre des Transports, Geneviève Guilbault, a ainsi tenu à faire baisser les attentes dans les négociations en cours pour résorber les manques à gagner des sociétés de transport en commun.

Selon les calculs, ces organismes accuseront un déficit cumulatif de 2,5 milliards $ dans cinq ans si rien n’est fait. 

Encore mercredi matin, les partis d’opposition et les organismes pour la mobilité durable ont accusé Mme Guilbault de manquer d’ambition et de condamner les Québécois à une réduction des services. 

En mêlée de presse à la sortie de la séance du conseil des ministres en après-midi, la ministre a été lapidaire. Elle a rappelé que les déficits prévus des sociétés de transport de la région métropolitaine représentent 90 % des 2,5 milliards $ manquants. 

«Je referai une offre, mais je ne crois pas que c’est au gouvernement du Québec et aux contribuables du Québec de payer pour 100 % d’un déficit de plus de 2 milliards $ dans le Grand Montréal», a-t-elle riposté. 

«À un moment donné, il faut rechercher l’équité, l’efficience, la collaboration», a conclu la ministre. 

Elle avait proposé récemment aux sociétés de transport une enveloppe de presque 503 millions $, soit environ le cinquième du déficit appréhendé sur cinq ans. Elle entend soumettre une nouvelle proposition sous peu.

En conférence de presse en matinée au parlement, la directrice générale de Trajectoire Québec et porte-parole de l’Alliance Transit, Sarah Doyon, avait qualifié l’offre actuellement sur la table d’«absolument inacceptable et insuffisante», parce que le gouvernement ne prévoit aucune bonification de l’offre de service pendant cinq ans.

«L’offre est si insuffisante qu’elle nous fait craindre des coupures de service massives», a-t-elle affirmé. La Société de transport de Montréal (STM) reviendrait pratiquement au niveau de service de 2006, «pratiquement de la préhistoire», selon elle, avant la mise en oeuvre de la politique québécoise de transport collectif.  

«La ministre Geneviève Guilbault est en train d’entreprendre la plus grande opération de sabotage du transport collectif depuis des années», s’est insurgé à ses côtés le porte-parole du Parti québécois en matière de transports, Joël Arseneau.

«C’est impensable. Le gouvernement manque d’ambition, manque d’imagination, manque de cohérence.»