Le Canada prolonge et réduit sa mission contre le groupe armé État islamique

OTTAWA — Le Canada prolonge de deux ans une version réduite de sa mission militaire en Irak et au Moyen-Orient.

La ministre de la Défense, Anita Anand, a annoncé la prolongation lundi après-midi, avant que le mandat de la mission connue sous le nom d’opération IMPACT n’expire vendredi.

La dernière prolongation intervient plus de huit ans après que le Canada a déployé pour la première fois des troupes dans la région en octobre 2014, alors que Daech (le groupe armé État islamique) menaçait de prendre le contrôle de l’Irak et de la Syrie.

La mission a évolué à plusieurs reprises au fil des ans, ayant intégré pendant un certain moment des avions de chasse, des avions de transport et de surveillance, des hélicoptères, des formateurs militaires et des troupes des forces spéciales.

Mais elle a également diminué en taille et en importance à mesure que les inquiétudes concernant Daech se sont estompées tandis que d’autres crises et menaces impliquant la Russie, la Chine et la pandémie de COVID-19 sont apparues.

Les responsables de la Défense affirment que le nombre de soldats canadiens sera encore réduit, l’armée prévoyant d’avoir environ 150 soldats dans la région, soit la moitié du nombre actuel.

Mme Anand a fait savoir que le Canada continuera de déployer des formateurs militaires en Irak, en Jordanie et au Liban dans le cadre de la prolongation, tout en fournissant un soutien en matière de transport et de logistique aux alliés hors du Koweït.

La mission contre Daech a largement échappé à l’attention du public, mais elle a connu sa part de controverses au fil des ans. On s’est notamment demandé si des troupes canadiennes avaient participé à des combats et on s’est interrogé sur la sélection des troupes irakiennes formées par le Canada.

Les libéraux ont par ailleurs été critiqués pour avoir retiré les avions de combat canadiens après avoir pris le pouvoir en 2015, tandis que le partenariat du Canada avec la minorité kurde d’Irak a mis ce pays dans une position délicate face aux appels kurdes à l’indépendance de l’Irak.

Un soldat canadien a été tué alors qu’il participait à l’opération IMPACT. Le sergent Andrew Doiron est mort après que les forces kurdes ont tiré par erreur sur le membre des forces spéciales canadiennes. Trois autres Canadiens ont été blessés dans l’incident du «tir ami».