Une riposte sur Gaza d’Israël entraînerait le Hezbollah dans la guerre, dit l’Iran

BEYROUTH — Le ministre iranien des Affaires étrangères a appelé samedi Israël à cesser ses attaques contre Gaza, avertissant que la guerre pourrait s’étendre à d’autres parties du Moyen-Orient si le Hezbollah se joignait à la bataille, ce qui ferait souffrir Israël «d’un énorme tremblement de terre».

Hossein Amir-Abdollahian a déclaré aux journalistes à Beyrouth que le groupe libanais du Hezbollah a pris en considération tous les scénarios d’une guerre et qu’Israël devrait cesser ses attaques contre Gaza dès que possible.

Israël considère le Hezbollah comme sa menace immédiate la plus grave, estimant qu’il dispose de quelque 150 000 roquettes et missiles, y compris des missiles à guidage de précision pouvant frapper n’importe où en Israël. Le groupe, qui compte des milliers de combattants aguerris qui ont participé au conflit de 12 ans en Syrie, dispose également de différents types de drones militaires.

Les combattants du Hezbollah sont en état d’alerte le long des frontières du Liban avec Israël après l’attaque de samedi dernier par le groupe militant palestinien Hamas _ désigné comme une organisation terroriste par le Canada, les États-Unis et l’Union européenne _ qui a fait des centaines de civils et de soldats israéliens morts.

Samedi, l’armée israélienne a déclaré qu’une frappe de drones israéliens le long de la frontière avec le Liban avait tué une «cellule» qui tentait de s’infiltrer en Israël. Vendredi, le Hezbollah a déclaré que ses combattants avaient tiré plusieurs roquettes sur quatre positions israéliennes le long de la frontière.

M. Amir-Abdollahian a indiqué avoir rencontré le dirigeant du Hezbollah, Hassan Nasrallah, qui l’a informé des conditions du groupe au Liban.

«Je connais les scénarios que le Hezbollah a mis en place», a-t-il précisé.

«Toute avancée de la résistance (le Hezbollah) provoquera un énorme tremblement de terre dans l’entité sioniste», a-t-il aussi prévenu.

Le ministre iranien des Affaires étrangères a aussi lancé un avertissement à la communauté internationale.

«Je veux avertir les criminels de guerre et ceux qui soutiennent cette entité avant qu’il ne soit trop tard pour arrêter les crimes contre les civils à Gaza, car il pourrait être trop tard dans quelques heures», a déclaré Hossein Amir-Abdollahian.

Loin de se laisser intimider, le président des États-Unis, Joe Biden, a averti d’autres acteurs du Moyen-Orient de ne pas se joindre au conflit. Il a aussi envoyé des navires de guerre américains dans la région et a promis de soutenir pleinement Israël.

Amir-Abdollahian a dit qu’il communiquera avec les responsables de l’ONU au Moyen-Orient.

«Nous avons encore l’occasion de travailler à une initiative (pour mettre fin à la guerre), mais il pourrait être trop tard demain», a-t-il souligné.

La possibilité d’un nouveau front au Liban rappelle de douloureux souvenirs d’une guerre sanglante entre le Hezbollah et Israël en 2006 qui s’est terminée par une impasse.