Londres n’a pas pu empêcher le dépôt de certains documents de Johnson sur la COVID-19

LONDRES — Un tribunal britannique a rejeté jeudi la demande du gouvernement d’empêcher que les publications non expurgées de l’ex-premier ministre Boris Johnson sur «WhatsApp» soient rendues publiques à la commission d’enquête sur la gestion politique de la pandémie.

Le secrétariat du Cabinet avait pris l’initiative inhabituelle de contester une ordonnance de la juge à la retraite qui préside l’enquête sur la gestion de la pandémie par le gouvernement conservateur. La juge à la retraite Heather Hallett avait demandé des copies de l’ensemble des documents de l’ex-premier ministre Johnson.

Des procureurs du gouvernement ont fait valoir au tribunal que l’enquête n’avait pas le pouvoir judiciaire de forcer Londres à divulguer des documents et des messages qui, selon eux, sont «incontestablement sans rapport» avec la manière dont le gouvernement a géré la pandémie de COVID-19.

Mais les procureurs de la commission d’enquête ont plaidé que l’idée que des fonctionnaires puissent décider quel matériel était pertinent aux travaux saperait la confiance du public dans tout le processus.

Les juges qui ont statué sur l’affaire ont conclu que les agendas et les notes de M. Johnson étaient «très probablement susceptibles de contenir des informations sur les prises de décisions» du gouvernement pendant la pandémie. 

Un porte-parole du secrétariat du Cabinet a indiqué que le gouvernement se conformerait pleinement à la décision du tribunal et collaborerait avec la commission d’enquête pour assurer la protection de la vie privée des personnes impliquées.

M. Johnson, qui était premier ministre pendant la pandémie de COVID-19, a accepté fin 2021 de déclencher une commission d’enquête sur la manière dont le gouvernement avait géré cette crise de santé publique. Il a depuis remis à la commission, fin mai, certains de ses calepins de notes non expurgés ainsi que des agendas et des messages publiés sur la plateforme «WhatsApp».

La COVID-19 est liée à la mort de près de 227 000 personnes au Royaume-Uni, l’un des taux de mortalité pandémique les plus élevés d’Europe. Certaines familles endeuillées ont fait pression sur le gouvernement pour qu’il déclenche cette commission d’enquête.

La juge à la retraite Heather Hallett, qui préside la commission, a le pouvoir de convoquer des témoins, y compris des politiciens de haut rang, pour témoigner sous serment lors d’audiences publiques.