Le Royaume-Uni enquête sur 88 morts liées à des sites canadiens

LONDRES — La police britannique enquête sur la mort de 88 personnes au Royaume-Uni qui avaient acheté des produits sur des sites web du Canada offrant prétendument des substances mortelles à des personnes à risque de se mutiler.

Plusieurs enquêtes internationales ont été déclenchées après l’arrestation au Canada, plus tôt cette année, de Kenneth Law, qui a été inculpé de deux chefs d’accusation de conseil et d’aide au suicide.

Selon la police, M. Law, de la région de Toronto, a utilisé une série de sites web pour commercialiser et vendre du nitrite de sodium, une substance couramment utilisée pour la conservation de la viande, qui peut être mortelle en cas d’ingestion.

L’homme est soupçonné d’avoir envoyé au moins 1200 colis dans plus de 40 pays. Les autorités américaines, italiennes, australiennes et néo-zélandaises ont également ouvert des enquêtes.

Au Royaume-Uni, la National Crime Agency dit avoir identifié 232 personnes qui ont acheté des produits sur ces sites web au cours des deux années précédant le mois d’avril, dont 88 sont décédées.

L’agence a déclaré qu’elle enquêtait pour savoir si des crimes avaient été commis au Royaume-Uni, mais qu’«à ce stade précoce, il n’y a aucun lien confirmé entre les articles achetés sur les sites web et la cause du décès dans aucun de ces cas».

«Nos plus sincères condoléances vont aux proches des personnes décédées. Ils sont soutenus par des agents des forces de police spécialement formés», a écrit le directeur adjoint de la National Crime Agency, Craig Turner.

Du côté de l’Ontario, la Police régionale de Peel a refusé de préciser combien de personnes étaient liées à son enquête dans ce dossier. C’est elle qui a arrêté M. Law en mai.

«Afin de protéger l’intégrité de cette enquête complexe, qui implique plusieurs juridictions, nous ne pouvons pas divulguer de détails à l’heure actuelle», a indiqué l’agente Sarah Patten, porte-parole du corps policier, dans une déclaration écrite.

«Au fur et à mesure que l’enquête progressera, nous pourrons rendre publics plus de détails, au moment où les enquêteurs jugeront qu’il est approprié de le faire.»

Selon la Police régionale de Peel, 11 corps policiers de l’Ontario sont impliqués dans cette enquête conjointe.

M. Law a comparu lors d’une audience de libération sous caution vendredi après-midi. La cause doit revenir devant le tribunal le 8 septembre.

— Avec des informations de La Presse Canadienne

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