La Russie a intercepté de nouveaux drones qui se dirigeaient vers Moscou

KYÏV, Ukraine — Les systèmes de défense aérienne de la Russie ont de nouveau intercepté deux drones qui se dirigeaient vers Moscou, jeudi. Cette tentative d’intrusion vers la capitale du pays, la deuxième en autant de jours, a perturbé les activités dans deux aéroports internationaux.

Le premier drone a été neutralisé dans l’oblast de Kalouga, au sud-ouest de Moscou, selon le maire de la capitale, Sergueï Sobianine. Le ministère russe de la Défense a immédiatement accusé l’Ukraine d’être à l’origine de cette attaque.

Aucun blessé n’a été rapporté dans l’immédiat. Les deux drones n’auraient pas non plus fait de dommages.

À l’aéroport de Domodedovo, les vols ont cependant été interrompus pendant plus de deux heures. Du côté de l’aéroport de Vnoukovo, les avions ont été cloués au sol pendant plus de deux heures et demie, tandis que les appareils qui devaient s’y poser ont été redirigés vers d’autres pistes d’atterrissage ailleurs, selon les agences de presse russes.

Il n’a pas été possible de confirmer d’où les drones ont été lancés. Les autorités ukrainiennes n’ont fait aucun commentaire à leur sujet, mais elles n’ont pas l’habitude de confirmer ou réfuter les détails concernant leurs attaques.

Envoyer des drones vers Moscou après plus de 17 mois de guerre n’a pas de grand impact sur le champ de bataille pour l’Ukraine, mais cette stratégie permet au pays de montrer à la Russie qu’il est capable d’amener le conflit chez elle.

Le ministère russe de la Défense a aussi mentionné avoir réussi à contrecarrer une attaque de drones menée par l’Ukraine en Crimée, qui a été annexée par la Russie en 2014.

Deux drones auraient été abattus près de la ville portuaire de Sébastopol, tandis que neuf autres auraient été désactivés électroniquement avant de s’écraser dans la mer Noire.

Mercredi, des médias ukrainiens ont rapporté qu’un épais panache de fumée s’était élevé au-dessus de Sébastopol, où se trouve le quartier général de la flotte russe dans la mer Noire.

Le gouverneur de la ville, Mikhaïl Razvojaïev, a répliqué que la fumée provenait d’un «exercice d’entraînement de la flotte» et a assuré aux résidents qu’ils n’avaient pas à s’inquiéter.

Ces incidents sont survenus dans le contexte de la contre-offensive de l’Ukraine, qui, selon les responsables ukrainiens et occidentaux, sera une longue corvée pour venir à bout des forces profondément enracinées du Kremlin.

Ailleurs sur le champ de bataille

Le bureau présidentiel ukrainien a annoncé qu’au moins six civils ont été tués et que 27 autres ont été blessés entre mercredi et jeudi matin.

Dans la province de Donetsk, dans l’est de l’Ukraine, la Russie a bombardé 16 villes et villages et trois personnes y ont été tuées. À Zaporijia, trois personnes ont été tuées et neuf autres ont été blessées, dont un bébé de 11 mois.

Pendant ce temps, 12 personnes sont toujours portées disparues après une explosion survenue mercredi dans une usine qui fabrique du matériel optique pour les forces de sécurité russes, a rapporté l’agence de presse d’État russe RIA Novosti, citant des responsables des services d’urgence.

Le ministère russe des Urgences a indiqué que 71 personnes avaient eu besoin d’une assistance médicale après l’explosion.

Les autorités russes n’ont pas évoqué de cause présumée pour l’explosion qui a eu lieu à l’usine de Zagorsk, dans la région de Moscou, ce qui a ajouté à la nervosité concernant d’éventuelles frappes de drones ukrainiens.

Les retombées de la guerre menée par la Russie en Ukraine ont suscité des inquiétudes dans les pays voisins, notamment lorsque les mercenaires du groupe Wagner se sont installés au Bélarus cet été après leur courte mutinerie en Russie.

En Pologne, le ministre de la Défense a déclaré jeudi que le pays avait l’intention de placer 10 000 soldats le long de sa frontière avec le Bélarus, craignant une augmentation de l’immigration illégale.

Des responsables polonais ont accusé les autorités du Bélarus d’avoir organisé des passages frontaliers illégaux pour faire pression sur Varsovie, qui, avec d’autres pays de l’OTAN, a apporté son soutien à l’effort de guerre de l’Ukraine.