La police britannique dispose de nouveaux pouvoirs pour réprimer les manifestations

LONDRES — De nouveaux pouvoirs élargis pour la police britannique sont entrés en vigueur dimanche, notamment des mesures visant les manifestants qui bloquent la circulation et les grands travaux de construction.

Les autorités ont condamné à plusieurs reprises les groupes de protestation écologistes, notamment Just Stop Oil et Extinction Rebellion, qui ont cherché à sensibiliser le public à l’urgence du changement climatique en organisant de nombreuses manifestations très médiatisées sur les autoroutes et les routes les plus fréquentées. Ces dernières années, leurs manifestations ont souvent causé d’importantes perturbations pour les automobilistes.

À compter de dimanche, la police est habilitée à déplacer les manifestations statiques. Les critiques ont affirmé que le durcissement des lois constituait une menace pour le droit de manifester, mais les autorités britanniques ont déclaré que ces mesures visaient à mettre fin aux «perturbations causées par une minorité égoïste».

«Les citoyens en ont assez de voir leur vie perturbée par des manifestants égoïstes. La pagaille que nous avons vue dans nos rues est un scandale», a déclaré la ministre de l’Intérieur, Suella Braverman.

Les autorités indiquent qu’en vertu de la nouvelle loi sur l’ordre public, les manifestants reconnus coupables de «creuser des tunnels» — c’est-à-dire de creuser des passages souterrains pour entraver la construction de nouvelles infrastructures — risquent trois ans d’emprisonnement. Toute personne reconnue coupable d’obstruction à un projet de transport majeur peut être emprisonnée pour une durée maximale de six mois.

La loi érige également en infraction pénale le fait pour les manifestants de s’attacher à d’autres personnes, à des objets ou à des bâtiments. 

Des centaines de personnes qui manifestaient en lien avec le changement climatique ont été arrêtées l’année dernière au Royaume-Uni pour avoir bloqué des routes et des ponts importants. De nombreux militants ont protesté en s’asseyant au milieu des routes ou en se collant à la chaussée pour être plus difficiles à déplacer. 

Cette désobéissance civile s’inscrit dans une vague d’actions directes qui a également vu des militants se coller à des tableaux de musées célèbres ou jeter de la soupe sur des œuvres d’art pour attirer l’attention des médias sur leur cause. 

La police a déclaré qu’il était coûteux de gérer les manifestations et qu’elles détournaient des milliers d’agents d’autres tâches comme la lutte contre la criminalité.