COP-28: un texte de compromis proposé mercredi appelle à délaisser les combustibles fossiles

DUBAÏ, Émirats arabes unis — Un nouveau compromis atteint mercredi lors des négociations sur le climat de la COP28 des Nations Unies (ONU) appelle le monde à délaisser des combustibles fossiles qui réchauffent la planète.

Il s’agit d’un cri de ralliement mondial plus fort que celui proposé quelques jours plus tôt.

La nouvelle proposition n’appelle pas à une élimination progressive des combustibles fossiles, ce que plus de 100 pays appuyaient, mais pour un retrait ordonné et équitable, accélérant l’action au cours de la présente décennie. 

La transition se ferait de manière à amener le monde à zéro émission nette de gaz à effet de serre en 2050, mais elle donne une marge de manœuvre à des pays individuels comme la Chine pour atteindre leur apogée plus tard.

Des sessions intensives se sont déroulées jusqu’aux petites heures, mercredi matin, après que le document initial de la présidence de la conférence ait suscité la colère de nombreux pays en évitant des appels décisifs à l’action pour freiner le réchauffement. 

Ensuite, la présidence dirigée par les Émirats arabes unis a présenté aux délégués de près de 200 pays un nouveau document appelé Bilan mondial. Il s’agit de la troisième version présentée en deux semaines et le mot «pétrole» n’apparaît nulle part dans le document de 21 pages. Il mentionne les «combustibles fossiles» à deux reprises, mais Alden Meyer, un analyste chevronné des négociations climatiques au sein du groupe de réflexion européen E3G, a déclaré que s’il était approuvé, ce serait en quelque sorte une première mention des combustibles fossiles dans le contexte de leur élimination.

L’objectif du Bilan mondial est d’aider les pays à aligner leurs plans nationaux sur le climat avec l’accord de Paris de 2015 qui appelle à limiter le réchauffement à 1,5 degrés Celsius. La Terre est en passe de battre le record de l’année la plus chaude, mettant ainsi en danger la santé humaine et conduisant à des conditions météorologiques extrêmes toujours plus coûteuses et meurtrières.

Les pays ont eu quelques heures pour examiner ce que le président de la COP28, Sultan al-Jaber, et son équipe ont produit. Ils se réuniront ensuite lors d’une session qui pourrait conduire à l’adoption du texte ou au renvoi des négociateurs pour davantage de travail.

D’autres documents présentés mercredi matin abordent les questions délicates de l’argent pour aider les pays les plus pauvres à s’adapter au réchauffement climatique et à émettre moins de carbone, ainsi que la manière dont les pays devraient s’adapter au réchauffement climatique. De nombreuses questions financières devraient être abordées au cours des deux prochaines années lors des prochaines conférences sur le climat en Azerbaïdjan et au Brésil. 

Le Programme des Nations Unies pour l’environnement estime que les pays en développement ont besoin de 194 à 366 milliards $ US par année pour s’adapter.

Cristina Rumbaitis del Rio, conseillère principale en matière d’adaptation à la Fondation des Nations Unies, croit que le texte est plus fort que les versions précédentes, mais elle déplore qu’il ne parvienne pas à mobiliser les financements nécessaires pour atteindre les objectifs.