Vallée-Jonction, berceau touristique de la Beauce
VALLÉE-JONCTION. La Beauce est une grande histoire d’amour que partage tous les Beaucerons. À Vallée-Jonction, l’aventure a commencé avec le chemin de fer et le commerce de l’amiante dans un premier temps, puis grâce au développement de l’industrie touristique. C’est ce qu’a démontré l’historien et conseiller municipal François Cliche, dans le cadre de sa conférence « Vallée-Jonction: premier centre touristique e la Beauce ». L’activité a eu lieu le jeudi 21 mars dernier au Club Ski Beauce.
« Tout a commencé dans le trou de la Bisson » (Là où se retrouve aujourd’hui le concessionnaire Cliche Auto Ford), débute-t-il. Nous sommes alors autour des années 1860. Quelques maisons, trois auberges… jusqu’à l’arrivée du chemin de fer en 1876, lequel devait se rendre vers les mines d’un village qu’on nommera plus tard Thetford Mines. « Si on existe, c’est à cause de l’amiante », a-t-il appuyé.
En 1898, on fonde la paroisse de L’Enfant-Jésus, qui compte 450 habitants. Or, grâce au train, ce sont des milliers de personnes qui y transitent chaque année. « Vallée-Jonction a été une des dernières fondées, qui s’est développée le plus rapidement », de commenter M. Cliche.
C’est ainsi qu’ont apparu dans le paysage la fanfare (1900), le Club sportif de Beauce-Jonction (1910), différents hôtels, boîtes à chansons et restaurants dont le Maple Leaf Café (1927 – aujourd’hui le Restaurant La Feuille d’Érable), le Carnaval d’hiver (1937), les trains de neige (1940 – qui amenaient jusqu’à 500 skieurs par fin de semaine), les régates (1957), et bien sûr, les trains touristiques (2000-2005).
De plus, les Sœurs Saint-François d’Assise ont joué un rôle important dans le développement culturel de la région, et Vallée-Jonction est même passée à un cheveu d’avoir sur son territoire le premier aréna couvert de la région. L’église craignait toutefois qu’une telle infrastructure ait un effet néfaste pour les mœurs des jeunes filles.
Il est à noter que le Comité culturel de Vallée-Jonction fête ses 30 ans d’existence cette année. François Cliche rêve également de remettre en marche le train à vapeur, tandis que pour la toute première fois, l’abri antinucléaire devrait ouvrir au public l’automne prochain. À suivre.
80 ans de ski
Toute une partie de la conférence était dédiée au Club Ski Beauce, qui célèbre ses 80 ans cette année. Mentionnons toutefois que le site était fréquenté par les sportifs au moins une décennie avant que la montagne ne devienne officiellement un centre de ski. Celui-ci a finalement été fondé à la fin des années 1930 par l’homme d’affaires J-Alfred Rousseau. « Je veux faire installer un monument à son nom », a avancé le conférencier.
M. Cliche a ensuite expliqué que les bases du chalet actuel sont en fait les vestiges d’une ancienne école de Saints-Anges, que les premiers remonte-pentes tiraient leur énergie de moteurs de camions (et pouvaient user jusqu’à deux paires de mitaines par hiver), qu’un tremplin de 110 pieds de haut avait été installé en 1939 et qu’une paire de skis en bois coûtait 12 $ à l’époque.
Naturellement, il a abordé les problèmes économiques (mais la solidarité du milieu), qui a causé la fermeture du site en 1997 (rouvert en 1998) et en 2012 (rouvert en 2013). « Souhaitons que le Club Ski Beauce de Vallée-Jonction récolte encore et pour longtemps la médaille d’or du succès! », a-t-il conclu.
Présent à la conférence, Réal Bisson, maire de la municipalité, a pris le temps de remercier son collègue pour sa présentation. François Cliche a soulevé ici que d’autres conférences suivront assurément.