Tordeuse: arrosage préventif en Chaudière-Appalaches

FORÊTS. Le ministère des Ressources naturelles et des Forêts annonce un investissement de 10 M$ supplémentaires pour renforcer les efforts visant à protéger les forêts touchées par l’épidémie de la tordeuse des bourgeons de l’épinette (TBE). Cette nouvelle somme porte ainsi l’enveloppe totale allouée en 2024 à près de 59 M$.

Ce budget permettra de poursuivre les programmes de protection des peuplements au moyen de pulvérisations aériennes d’insecticide biologique dans certaines forêts atteintes par l’insecte et de couvrir trois nouvelles régions. Pour Chaudière-Appalaches, la superficie anticipée est de 7 000 hectares, arrosages qui se feront surtout dans les secteurs de Montmagny et L’Islet, indique Jean-Pierre Faucher,

« Toutes les superficies où il y aura de l’arrosage aérien en Chaudière-Appalaches sont sur le territoire de la MRC de L’Islet, principalement à Saint-Damase, Tourville, Sainte-Perpétue, Sainte-Félicité et Saint-Cyrille. Nous suivons la situation de près. En 2024, nous ajoutons l’ensemble du territoire de la MRC de Montmagny à celui de la MRC de L’Islet aux secteurs admissibles au programme de pulvérisation contre la tordeuse », précise-t-il.

Il ajoute que le besoin en arrosage est établi selon le niveau de population présent en forêt. « Seulement les peuplements forestiers qui ont fait l’objet d’investissements sylvicoles tel que les plantations d’épinette blanche et les secteurs éclaircis sont admissibles au programme. L’épidémie progresse tranquillement d’année en année dans la région des Appalaches. Il est difficile de prédire à quel rythme l’épidémie gagnera du terrain, même si on sait déjà qu’elle progresse vers les régions de Bellechasse et des Etchemins et que des larves ont été repérées sur ces territoires. »

« Des suivis annuels sont réalisés pour délimiter les secteurs défoliés par la tordeuse des bourgeons de l’épinette et également pour établir le niveau de population à venir à partir d’un inventaire des larves en hibernation. Les données indiquent des niveaux élevés à très élevés de larves dans les sapins de la région indiquant un risque de défoliation important dans la région au courant du mois de mai et juin », ajoute M. Faucher.

L’arrosage est totalement gratuit pour le propriétaire. Pour en bénéficier, il doit toutefois être enregistré comme producteur forestier et donc avoir un plan d’aménagement forestier valide.  Tous les propriétaires intéressés du secteur de Montmagny et L’Islet sont invités à contacter un conseiller forestier pour en savoir davantage ou pour signer l’entente donnant accès au programme.

À l’échelle du Québec, l’épidémie de tordeuse est toujours active. En raison de la progression importante de l’épidémie dans l’ouest de la province, il est jugé nécessaire de maintenir les mesures en place et d’ajouter trois nouvelles régions, soit l’Outaouais, les Laurentides et le Nord-du-Québec, pour l’arrosage aérien.

Arrosages aériens annuels

Les arrosages aériens réalisés par la Société de protection des forêts contre les insectes et maladies (SOPFIM) couvriront ainsi les 10 régions suivantes cette année:

Bas-Saint-Laurent : 104 000 hectares

Saguenay−Lac-Saint-Jean : 155 000 hectares

Capitale-Nationale : 27 000 hectares

Abitibi-Témiscamingue : 105 000 hectares

Côte-Nord : 28 000 hectares

Gaspésie−Îles-de-la-Madeleine : 197 000 hectares

Chaudière-Appalaches : 7 000 hectares

Outaouais : 32 000 hectares

Laurentides : 29 000 hectares

Nord-du-Québec : 1 200 hectares

Ces arrosages aériens, en forêt publique et privée, ont pour objectif de maintenir en vie les arbres touchés en préservant au moins la moitié du feuillage annuel des essences vulnérables, soit le sapin baumier et l’épinette blanche, dans des secteurs ciblés. Le programme permettant l’arrosage en petite forêt privée est maintenu.

Outre les arrosages, le Ministère déploie aussi des mesures telles que la récolte préventive des forêts vulnérables, l’utilisation de traitements sylvicoles adaptés et la récupération de forêts ayant une proportion variable d’arbres morts.

La TBE se trouve en permanence dans les forêts du Québec, même en l’absence d’épidémie. La densité des populations de l’insecte augmente graduellement pour atteindre le stade de l’épidémie tous les 30 à 35 ans.