Luc Provençal: de la réhabilitation du chemin de fer à la perte d’Olymel

POLITIQUE. Luc Provençal rencontrait la presse régionale, le lundi 29 janvier dernier, souhaitant livrer un bilan de son travail des derniers mois, mais aussi mettre la table pour les prochaines semaines. Si sa déception la plus évidente est la fermeture de l’usine d’Olymel à Vallée-Jonction, il retire tout de même une certaine satisfaction d’avoir fait cheminer plusieurs dossiers.

Sur ce point, M. Provençal se réjouit notamment des investissements consentis sur la réhabilitation du chemin de fer, dont le début de la reconstruction du pont ferroviaire à Vallée-Jonction. « Au-delà des montants d’argent, il faut l’ensemble des dossiers. Sur le volet ferroviaire, on s’est assuré que les travaux se fassent par lots, pour que le maximum d’entrepreneurs puisse soumissionner le long de la voie ferrée. Le dossier du centre de transbordement à Saint-Lambert chemine aussi très bien. »

La rénovation de l’hôtel de ville de Saint-Joseph, le soutien à l’entreprise KSM à Tring-Jonction, l’électrification du transport scolaire, les investissements chez Ovascène et celui entourant la transformation de l’église de Saint-Alfred, grâce au projet « Cultiver pour partager », ont nécessité des investissements importants.

En voirie locale, la réfection de routes à Saint-Odilon et Tring-Jonction, puis d’un ponceau du rang 1 à Saint-Alfred, ont monopolisé certains de ses efforts, tout comme des projets municipalités amies des aînés à Saints-Anges et Sainte-Marguerite et la réouverture du centre de prélèvement à Tring-Jonction, qu’il souhaite voir bonifié. « Il y a beaucoup de demandes pour différents travaux routiers, on en réalise, mais il y en a toujours de nouveaux. Il y en a certains que l’on souhaite ajouter à la programmation de la prochaine année, mais c’est certain qu’il y aura des déceptions », convient-il.

Le volet des CPE fera aussi l’objet de quelques mises en chantier au cours des prochaines semaines, ajoute M. Provençal. « Saint-Jules (36 places) est enfin débuté et ils avaient besoin d’une bonification que nous sommes allés chercher ; à Frampton (62 places), il y avait un problème de terrain et à Beauceville (78 places) une zone humide et un autre dossier de CPTAQ. Nous avons accompagné les CPE pour leur enlever une pression financière qu’ils vivaient », résume le député de Beauce-Nord qui ajoute aussi les projets de Sainte-Marie, Sainte-Hénédine et Scott à la liste.

Ponts à Saint-Joseph

Son dossier prioritaire pour la prochaine sera inévitablement le dossier du pont qui doit enjamber la rivière Calway à Saint-Joseph et sur lequel il travaille depuis plusieurs années. « Il faut que ça se règle en 2024. C’est une demande des citoyens depuis de nombreuses années. J’ai commencé à travailler ce dossier-là en 2005, alors que j’étais au niveau municipal. Il faut garder en mémoire que le promoteur est la MRC Beauce-Centre et le propriétaire est le MTQ. Le ministère se penche actuellement sur une structure permanente et doit annoncer des choses prochainement. On va pouvoir offrir un tracé sécuritaire aux utilisateurs de la piste cyclable. »

Toujours à Saint-Joseph, il estime que le projet d’infrastructures sportives, piloté par le Centre de services scolaire Beauce-Etchemin et qui et qui vise moderniser le terrain de football de l’établissement en y installant une surface synthétique, de même que la réfection de la piste d’athlétisme, doit être priorisé.

« Ça donnerait une belle complémentarité à ce qui existe déjà. Le projet a déjà été déposé dans un programme gouvernemental, mais les sommes sont limitées et beaucoup de demandes ont été faites. »

Sur le dossier d’un nouveau pont à Saint-Joseph, il estime que le dossier avance très bien, même si le dénouement espéré n’est toujours pas au rendez-vous. « Deux scénarios sont possibles à l’heure actuelle. Il est clair que ce n’est pas moi qui prendrai la décision finale, mais on souhaite prévoir une rencontre avec la direction régionale pour voir quelles sont les améliorations possibles sur un scénario ou l’autre, pour rendre la chose plus acceptable aux yeux des deux localités. Ensuite, on pourra solliciter des rencontres avec les décideurs du ministère, qui sont près du décisionnel pour des discussions ouvertes. »

M. Provençal indique ne pas connaitre les tracés, mais juge qu’il y a du positif. « Les gens du ministère discutent avec les deux municipalités. On suit les étapes et le nerf de la guerre demeurera le financement à la toute fin. »

Nouvelles écoles à Saint-Bernard et Saint-Elzéar ?

Sur le volet scolaire, Luc Provençal indique que Saint-Bernard est actuellement priorisé par le Centre de services scolaire pour un ajout d’espace ou une nouvelle école et confirme que des besoins se font aussi sentir à Saint-Elzéar. « Je ne pense pas qu’on pourra avoir une école neuve à Saint-Bernard pour la prochaine année. On penche davantage à une forme modulaire pour répondre aux besoins de la clientèle. Cela nous donnera du temps pour aller chercher le financement pour un agrandissement ou une nouvelle école. »

Si le chantier de l’école Maribel 2.0 va très bien, il souhaiterait aussi voir un nouveau bâtiment en formation professionnelle être érigé dans le secteur de Sainte-Marie. « Il y a une bonne augmentation de la clientèle. La polyvalente est pleine, le centre de formation aussi. Le dossier n’avait pas été retenu la dernière fois par le ministère, espérons que ce sera différent la prochaine fois. »

L’après Olymel

Luc Provençal avoue qu’il aurait aimé avoir une certaine relance de l’usine Olymel avec les producteurs indépendants. Il se doutait toutefois que l’entreprise se garderait peut-être une certaine retenue pour éviter d’avoir un compétiteur potentiel dans ses bâtiments. « J’aurais aimé voir de l’abattage encore chez nous, surtout que la plus grande concentration de producteurs est ici, ça me semblait logique. Olymel en a décidé autrement. Il faut maintenant essayer de trouver une façon de compenser les producteurs pour les frais de transport qu’ils n’avaient pas à assumer avant. »

Il estime que la municipalité de Vallée-Jonction aura besoin de soutien pour vivre cette transition. « C’est une localité qui allait très bien et la perte d’Olymel en fait presque une municipalité dévitalisée. Je me suis engagé auprès de la mairesse (Patricia Drouin) pour avoir une rencontre avec le ministère des Affaires municipales et voir ce qui peut être fait. »

Il entend suivre également de près la réhabilitation du chemin de fer dans la région en 2024 et l’évolution des préparatifs entourant la mise en place de l’usine de KSM à Tring-Jonction. « Ça va bien, mais je veux être sûr qu’on respecte nos échéanciers. On a une fenêtre aussi actuellement pour KSM, versus le projet de parc solaire déjà sur la table à Tring-Jonction, surtout avec ÉCO 2 qui souhaite s’installer aussi. Il y aurait une belle complémentarité là aussi. »

La relocalisation de l’hôtel de ville de Sainte-Marie est également à son agenda, tout comme d’autres projets reliés aux zones inondables, notamment à Vallée-Jonction, Saint-Joseph, Scott et Beauceville, confie-t-il au passage.