Exceldor inquiet pour ses travailleurs étrangers
AFFAIRES. Le président et directeur général d’Exceldor Coopérative, René Proulx, s’inquiète de la récente annonce du gouvernement fédéral de réduire le nombre de travailleurs étrangers temporaires au Canada. Selon lui, celle-ci pourrait avoir un impact important, notamment à Saint-Anselme.
À compter du 1er mai, les employeurs devront faire passer de 30 % à 20 % les effectifs issus de cette filière, à l’exception des secteurs de la construction et des soins de santé. Ottawa souhaite réduire de 6,2 à 5 % la proportion de résidents temporaires dans la population canadienne d’ici 2027.
» Cette annonce nous touche beaucoup. Les immigrants sont extrêmement importants pour nous. Dans certaines usines comme à Saint-Anselme, nous en avons près de 30 %. Si nous n’avions pas ces travailleurs ou si on devait en retourner le tiers, nous serions en grande difficulté. Nous sommes dans des démarches pour que l’agroalimentaire figure aussi dans les exceptions « , a lancé M. Proulx, devant des membres de la Chambre de commerce et d’industrie du Grand Lévis.
Exceldor, qui compte plus de 3 800 employés, emploie actuellement 340 travailleurs étrangers temporaires, dont environ 300, au Québec. Il vise d’ailleurs à atteindre le plateau des 400 d’ici la fin de l’année 2024, puisqu’il est » impensable de faire sans « , a-t-il insisté.
La bonne protéine
Dans un autre ordre d’idée, René Proulx a aussi indiqué que la coopérative était dans un champ d’action prometteur, indiquant que les tendances du poulet sont à la hausse dans les dernières années. » Avant, le poulet était une viande moins consommée dans le passé que le porc et le bœuf, mais la tendance s’est inversée dans les dernières années. Nous sommes dans la bonne protéine « , a-t-il mentionné.
Selon ce dernier, » l’avenir est prometteur pour cette industrie, qui connaît une belle croissance « , indiquant que depuis son arrivée en 2006, le chiffre d’affaires de la coopérative suit cette tendance, alors qu’il est passé de 282 M$ à près de 1,4 G$ en 2023.
Le PDG de la coopérative a terminé sa conférence en rappelant que, l’année prochaine, la coopérative soufflera ses 80 bougies. » Nous allons célébrer fièrement nos 80 ans l’année prochaine. Nous commençons déjà à nous activer pour préparer les célébrations de cet important anniversaire « , a conclu René Proulx.
Par ailleurs, la coopérative a aussi nommé les différents enjeux qui se présentent à elle pour les prochaines années. Parmi ceux-ci, nous retrouvons l’optimisation des synergies à travers l’organisation, le transfert des augmentations de coûts aux clients, l’implantation d’un système de gestion intégrée, la mise en place de plus en plus de technologies, la prévention des cyberattaques et la réduction des émissions de gaz à effet de serre.
C’est en 1945 que le Groupe Dorchester/Saint-Damase, qui deviendra Exceldor en 1996, prend forme à la suite de l’union entre la Société coopérative avicole régionale de Saint-Damase et la Coopérative avicole régionale d’Etchemins.
Aujourd’hui, la coopérative, dont le siège social est installé à Lévis, mise sur une douzaine d’usines de production au Manitoba, en Ontario et au Québec, dont celle de Saint-Anselme. Exceldor mise aussi sur près de 400 membres propriétaires de la coopérative.
(Collaboration spéciale Xavier Nicole – Le Journal de Lévis)