Plastiques agricoles: des MRC souhaitent des améliorations

Des critiques se lèvent sur la collecte des plastiques agricoles dans la région. Certaines MRC se sont penchées sur le dossier récemment, dénonçant des délais importants sur la récupération des matières dans les points de dépôts existants. Piloté par Agrirécup, la collecte des plastiques agricoles a pour but d’éviter leur enfouissement et permettre leur revalorisation.

À la MRC de Bellechasse, le responsable de la gestion des matières, Ludovic Asselin, confirme que la collecte peut être chancelante par moment. La MRC connaissait déjà la récupération des plastiques agricoles, ayant déjà réalisé un projet-pilote sur le sujet, qu’elle avait toutefois délaissé l’an dernier. « Une centaine d’agriculteurs y participaient, sauf que nous en avons beaucoup plus dans Bellechasse. Ça marchait quand même bien, mais pour la quantité que l’on avait. Nous avons mis fin au projet-pilote quand le gouvernement a décidé de cesser les subventions à la MRC pour les orienter davantage vers Agrirécup », -rappelle-t-il.

Celui-ci s’était avéré concluant et avait reçu un bel accueil des producteurs. C’est alors que des points de dépôt sont apparus où les producteurs peuvent aller déposer leurs plastiques agricoles en vue d’une éventuelle revalorisation. Dans Bellechasse, ils sont situés à Saint-Gervais et Armagh. M. Asselin refuse toutefois de jeter la totalité du blâme sur l’organisme. « C’est le cas effectivement. Agrirécup fait son possible, sauf qu’il y a -peut-être deux personnes qui gèrent l’organisation pour l’ensemble du Québec.

Il souligne les bienfaits de l’initiative étant conscient de la difficulté qu’on les producteurs à s’en départir, eux qui paient déjà pour la récupération via la loi sur la REP (Responsabilité élargie des producteurs). Trouver le juste milieu entre un nombre idéal de points de dépôt et une collecte efficace fait partie des réflexions de plusieurs ces -temps-ci. »

« Les gens qui achètent les plastiques agricoles paient déjà ce que l’on appelle des écofrais, pour financer la récupération et la revalorisation. Ils veulent s’en débarrasser, mais ça existe pour certains un déplacement de plusieurs kilomètres. Nous avons seulement deux points de dépôts dans Bellechasse. En avoir davantage permettrait une meilleure collecte assurément, mais serait risqué à l’heure actuelle, surtout que du plastique est demeuré à un point de collecte pendant presque un an avant d’être récupéré. »

La MRC des Etchemins ne récupère pas les plastiques agricoles, n’ayant pas encore de point de collecte sur son territoire. À la MRC Nouvelle-Beauce, on se dit généralement satisfait du service d’Agrirécup. Le tonnage de plastiques agricoles est en augmentation constante et que les agriculteurs utilisent grandement le service. La MRC prévoit que ces chiffres de collecte continuent de progresser. « -Nous avons eu vent qu’il y avait certains délais pour le transport des matières à partir de nos points de dépôt, ce qui menait à une accumulation sur nos sites, mais nous savons qu’Agri-Récup a posé des gestes pour corriger la situation avec leur sous-traitant et cela nous suffit », résume Cynthia Gagnon, agente aux communications de la MRC.

De son côté, le préfet de la MRC Beauce-Centre, Jonathan V. Bolduc, indique que les points de dépôt ont récemment été changés et considère qu’Agrirécup se déploie était une bonne nouvelle à l’origine. Le développement de nouveaux écocentres à Saint-Odilon, Saint-Victor et Tring-Jonction devrait permettre une meilleure collecte, selon lui. « Ça semble être une problématique nationale. La mise sur pied d’Éco Entreprise Québec et une uniformisation des règles sur la récupération devrait simplifier les choses. Les points de collecte que nous déploierons permettront une meilleure collecte de ces plastiques. »

Agrirécup en mode solution

Coordonnateur principal de l’organisme, Francis Gauthier indique que son organisme travaille constamment à améliorer les choses. Travaillant de concert avec des transporteurs pour se faire, l’organisme a également besoin de la collaboration des points de collecte pour être efficace. « Avant d’aller faire une collecte, il faut que le point de dépôt nous indique que c’est le moment de s’y rendre. On n’envoie pas de camions de façon aléatoire aller ramasser du plastique, pour qu’il ne roulent pas dans le vide non plus. C’est à la suite d’une requête qu’on demande au transporteur affecté à la région, qui lui a 10 jours ouvrables pour aller cueillir le tout. »

M. Gauthier ajoute que la démarche demande un effort de tous et que déjà, les quantités de plastiques agricoles récupérées sont en hausse. « Ça implique tout le monde. Agrirécup, les municipalités, les agriculteurs, leur bouche-à-oreille et on le voit sur le terrain et ça porte fruit. Les quantités recueillies ont d’ailleurs doublé en 2023, comparativement à 2022. Les agriculteurs peuvent voir la liste des points de dépôt sur notre site web, notamment . »

Francis Gauthier observe également que la qualité du produit s’améliore, signe que les agriculteurs eux-mêmes font un bon travail dès le départ. Il ajoute que les débouchés pour le produit existent également. « Tout ce qui est rapporté dans les points de dépôt est valorisé. Chaque plastique va chez des recycleurs différents. Dans certains cas, les plastiques sont envoyés ici au Québec à Lachute ou Bécancour, ou encore en Ontario. Des drains agricoles sont notamment un produit issu de cette revalorisation. »

Il ajoute que les régions de Lotbinière et de la Nouvelle-Beauce sont les régions les plus performantes, à ce jour, dans la région. « Elles ont des points de dépôt très actifs. Pour mieux desservir les agriculteurs, on espère ouvrir davantage de points de dépôt, alors qu’il y a 20 points de collecte dans la région actuellement, même si le programme existe depuis un an à peine. Le réseau est toujours en développement. »