Christian Marcoux « cuisine » des cuisines depuis plus de 20 ans

AFFAIRES. Avec aujourd’hui un chiffre d’affaires avoisinant les 10 M$ annuellement, l’histoire de l’entreprise Christian Marcoux, cuisine et mobilier design, n’est pas banale. D’un simple cabanon en 2001, c’est aujourd’hui une usine de plus de 20 000 pieds carrés, située dans le parc industriel de Saint-Isidore, et qui compte une cinquantaine de collaborateurs.

Ébéniste de carrière, Christian Marcoux n’hésite pas à revenir sur ses débuts modestes. « Ça a commencé dans un cabanon, chez mes parents. Ma mère me racontait récemment que je me levais la nuit pour aller vernir. J’ai commencé seul à tout faire mes projets, autant les vendre, les soumissionner et les faire. C’est une histoire un peu folle, mais qui raconte que c’était chaotique et beaucoup de travail au début. »

L’entreprise loge maintenant dans un imposant bâtiment du parc industriel à Saint-Isidore, mais avait pris naissance à Scott. L’usine fait l’objet d’améliorations constantes. « J’ai changé trois fois de bâtiment avant que l’on me propose de déménager ici en 2010. J’ai été en location ici pendant sept ans avant de pouvoir devenir propriétaire du bâtiment. Il y a eu une première expansion en 2013, une autre en 2016. En 2019, nous avons doublé de superficie pour ensuite faire la même chose trois ans plus tard », rappelle-t-il

Directeur général de l’entreprise, Sylvain Labrecque s’est joint à Christian Marcoux en 2007. Les deux conviennent qu’ils étaient les partenaires parfaits et ont choisi de jumeler leurs forces et leurs talents. « Les deux, nous sommes des ébénistes de formation, alors on faisait déjà des choses qui se ressemblaient. Comme on s’entendait bien, l’association semblait aller de soi. »

Directrice du département design, Carol-Anne Vachon complète le trio de dirigeants. « Plusieurs font des armoires de cuisine et du mobilier, mais nous nous situons davantage vers le hors-standard et sur mesure. Des gens cherchent continuellement un produit particulier et des fournisseurs vont même nous recommander des clients, car il n’y a pas vraiment de limites à ce que l’on peut faire », explique-t-elle.

Des investissements importants

L’entreprise a investi des sommes importantes pour se doter d’une salle de montre de haut niveau à Québec, répondant aux plus hauts standards, tant du côté de son aménagement que des produits étalés. Le plus récent investissement à Saint-Isidore était de 4 M$, incluant l’agrandissement du bâtiment et la machinerie.

 « En 12 mois, nous avons investi près de 6 M$ à Québec. Il y a trois modèles de cuisine différents que l’on peut montrer à nos clients. Nous étions à Québec depuis huit ans déjà, mais étions en location. Nous avons toujours pensé à avoir notre propre bâtiment et avoir notre place à nous. L’opportunité s’est présentée et nous l’avons saisie. À Saint-Isidore, nous avons préparé l’usine pour le futur. Côté innovation, c’est le top des tops. Nous avons été audacieux, et nous sommes maintenant équipés pour produire », résume Christian Marcoux.

Produit niché et spécialisé

Christian Marcoux et Sylvain Labrecque étant deux ébénistes et Carol-Anne Vachon designer, l’entreprise se distingue de ses concurrents par son originalité. Leurs clients sont occasionnellement des gens ayant été recommandés, mais surtout des entrepreneurs et des designers et/ou architectes impliqués dans le domaine. En plus de tout l’aspect manuel qui ajoute à la spécialité de l’entreprise, Christian Marcoux fait remarquer que la robotique est venue ajouter un aspect à l’entreprise, mais qui ne sert qu’à combler les tâches routinières. « Les équipements numériques super précis, mais sont jumelés au souci du détail d’un travailleur manuel. C’est un peu notre façon de voir les choses. »

Le volet environnemental a aussi été pensé par les dirigeants dans l’élaboration des améliorations souhaitables. Le département de la peinture et de la finition utilise maintenant des produits à base d’eau, à titre d’exemple. « Notre virage vert est pensé autant pour nos collaborateurs ici que pour les clients puisqu’il n’y a plus d’émanations. Comme ce sera sûrement obligatoire un jour, on a choisi d’être en avance ».

L’entreprise grandira sûrement encore au cours des prochaines années, ayant récemment fait l’achat de deux terrains connexes à l’entreprise, en plus de voir la distribution s’ajouter à son répertoire. « Nous avons déjà doublé la superficie de l’entreprise et pourrons faire de même éventuellement. Nous avons déjà des plans et notre production déjà optimisée en considérant un autre agrandissement. On regarde aussi pour avoir des distributeurs ici au Québec et même en Ontario. Le marché américain est aussi attrayant », résument les trois associés.

Ceux-ci se sont rendus récemment en Allemagne voir les nouvelles tendances en matière d’équipements et se rendront bientôt en Italie, là encore pour connaitre les nouvelles opportunités. « Il y aura plein de choses dans le futur. Aujourd’hui, on remarque déjà l’éclairage intégré, les cuisines intelligentes existent déjà. Éventuellement, on pourra parler aux appareils et ils se mettront en fonction. L’intelligence artificielle jumelée à tout ça amènera le tout à un autre niveau. On se doit déjà de prévoir ce qui arrivera dans cinq ans. Beaucoup d’équipements existants en Europe ne sont pas encore ici en raison des exigences règlementaires, mais ça ne saurait tarder », résument-ils en terminant.