Procès du « Bourreau de la Beauce »: prudence, dit la défense
JUSTICE. Les plaidoiries ont commencé aujourd’hui au Palais de Justice de Saint-Joseph-de-Beauce, dans le dossier du « Bourreau de la Beauce ». Chef par chef, l’avocate de la défense Jessica Bernard a demandé au juge René De la Sablonnière de se montrer prudent devant chacune des accusations qui pèsent sur son client.
Dans bon nombre de dossiers, Me Bernard a soulevé la divergence entre les témoignages des plaignants et celui de l’homme de 63 ans. Tatouage forcé, séquestration, coups de ceinture, attouchements sexuels, tir à la carabine en direction des enfants… Tout est nié par l’accusé, et peut-être mal interprété selon elle par les plaignants, à cause de leur bas âge au moment des événements. Par ailleurs, d’autres éléments ne seraient que des accidents.
De plus, à son avis, plusieurs voies de fait reprochées seraient des « tapes sur les fesses » qui s’inscrivent dans ce que l’on appelle une « zone non criminelle de violence corporelle ». En effet, il aurait s’agit de tapes réalisées avec une force modérée, sans risque de lésion, dans le but de corriger un comportement.
« Nous n’avons pas la preuve, hors de tout doute raisonnable, qu’il y a eu des voies de fait », a-t-elle indiqué à quelques reprises.
« C’est la pire « bullshit » (mensonge) que j’ai entendue de ma vie. Il va pourrir en enfer cet homme-là », a commenté l’un des plaignants à la sortie de la salle d’audience.
Quelques admissions
L’avocate a toutefois plaidé coupable à certaines accusations, dont celles d’avoir menacé de se suicider en tirant une balle de carabine dans le sous-sol, de s’être chamaillé « au corps à corps » avec l’un de ses garçons, d’avoir donné un coup de baguette de bois à l’un de ses fils, d’avoir baissé ses pantalons en demandant à sa fille si elle voulait mettre son pénis dans sa bouche, ou encore d’avoir menacé une autre de ses filles.
Du côté de l’accusation, la plaidoirie sera entendue demain.