Ovalle Leon admet

C’est après un soupir que Pedro Antonio Ovalle Leon a finalement plaidé coupable, le lundi 19 septembre dernier au Palais de Justice de Saint-Joseph, à 14 des 18 chefs d’accusation qui pèsent contre lui, dont de conduite avec les facultés affaiblies et de conduite dangereuse ayant causé la mort.

En effet, il avait d’abord été prévu que le procès soit d’une durée de trois jours avec 18 témoins à faire entendre, mais l’accusé a finalement décidé de plaider coupable. Entre autres, il a reconnu que le jour de l’accident, soit le 22 août 2015, il avait pris la voiture de son employeur sans son consentement, qu’il circulait en sens inverse à plus de 130 km/heure (dans une zone de 50), que son taux d’alcoolémie se situait entre 136 et 166 mg d’alcool par 100 ml de sang, et qu’il avait sur sa personne six comprimés de méthamphétamines. L’addition de ces circonstances a causé la mort de Dereck Bolduc-Coulombe de Saint-Lambert-de-Lauzon et de Louis-David Fournier de Saint-Bernard, et causé des lésions corporelles à Mélinda Guay-Dionne et Gabriel Langlois.

« Je suis fâchée. Cent soixante milligrammes d’alcool, c’est un “gun” qu’on a de chargé dans les mains et on ne sait pas ce qu’il va arriver », a prononcé Viky Coulombe, maman de Derek. Un brin soulagée de ne pas avoir à entendre les mêmes faits difficiles pendant trois jours, Mme Coulombe s’est surtout dite choquée de le savoir en vacances dans une prison québécoise. « Il est plus gras qu’il était… C’est vous et moi, on paye encore pour lui. »

« J’ai pu entendre les réactions des proches. Les éléments de la preuve font réagir », a affirmé pour sa part Audrey Roy-Cloutier, procureure de la couronne. Si elle ne peut pas faire la preuve hors de tout doute raisonnable que le taux d’alcoolémie environnait le double de la limite permise par la loi (les taux sont estimés par rétrocalcul), Me Roy-Cloutier entend bien amener ce fait lors des futures représentations sur la peine. Elle compte aussi présenter un nouveau témoin à la cour, qui expliquera les graves conséquences du crime sur les victimes.

Rappelons que le 17 août dernier, la juge Rena Émond avait entendu la requête d’exclusion de la preuve demandée par l’avocate de la défense Marie-Michèle Longchamps, laquelle considérait que l’arrestation de son client était illégale. Mme la juge avait alors tranché que les policiers avaient bien fait leur travail et que les échantillons sanguins pouvaient en fin de compte servir à l’enquête. Me Longchamps n’a d’ailleurs pas souhaité commenter sa nouvelle position au dossier.

La date des représentations sur la peine sera connue le mercredi 28 septembre prochain. Un rapport présentenciel a aussi été demandé.