On arrête de parler

C’était jour de plaidoiries aujourd’hui au Palais de Justice de Saint-Joseph dans le dossier de Jean-François Roy, 33 ans de Saint-Georges et accusé d’avoir assassiné le chauffeur de taxi Hygin Veilleux le 7 novembre 2014. À compter de demain, après la lecture des directives par le juge Louis Dionne, ce sera au tour des membres du jury de délibérer.

Afin d’orienter leurs réflexions, les avocats des deux parties leur ont fait part de leurs propres déductions.

D’abord, l’avocat de la défense Gabriel Michaud-Brière considère que le trouble de personnalité limite de M. Roy, sa toxicomanie, sa possible psychose, ses pensées suicidaires chroniques et son absence de médication sont tous des facteurs qui, selon lui, auraient altéré sa perception de la réalité.

De plus, les faits qu’il ait choisit sa victime au hasard, qu’il ait réalisé le meurtre sans émotion et qu’il ait agit après « comme si de rien n’était » en conservant l’arme du crime et les vêtements tachés de sang sont des indices qu’il n’avait pas toute sa tête. « Il se souvient d’avoir fait le meurtre lorsque trois personnes se trouvaient à proximité. C’est spécial que personne n’ait remarqué quoi que ce soit et il n’y a aucune preuve que ces trois personnes ont existé. Ça fait partie de ses convictions délirantes », a-t-il prononcé, en précisant que Jean-François Roy avait connu d’autres épisodes de « déconnections » par le passé.

Indiquant qu’un trouble de personnalité limite ne rend personne non-responsable d’un crime, le procureur de la couronne François Godin penche plutôt pour un meurtre au premier degré. « C’est lui-même qui l’a dit à l’interrogatoire que c’était prémédité de la veille », a-t-il lancé.

Également, l’accusé avait prétendu être « sur un high » lors de l’interrogatoire de police. Pourtant, six personnes liées au dossier le jugeaient cohérent, calme, poli et précis dans ses explications. « S’il avait été en psychose, il y a quelqu’un quelque part qui se serait aperçu de quelque chose… », de dire Me Godin, d’autant plus que certaines de ses réponses à l’interrogatoire de police (tout comme la note qu’il avait laissée à son appartement) présentaient des apparences de remords. Or, une personne en état de psychose serait incapable d’autocritique.

Le procureur croit enfin que ses témoignages contradictoires quant à sa consommation de stupéfiants et ses réponses agressives lors du contre-interrogatoire laissent planer un doute sur sa franchise.

La décision du jury devrait être connue cette semaine.