Intimidation entre adultes

Daniel Lachance de La Guadeloupe devra conserver une bonne conduite devant ses voisins Annie Leclerc et Daniel Gosselin. C’est ce qu’a statué le juge Hubert Couture, le mardi 3 novembre dernier au Palais de justice de Saint-Joseph-de-Beauce, d’avis que la crainte de blessures des plaignants est belle et bien fondée.

Tel que le couple l’a raconté, leur mésaventure a débuté en mars 2013, lorsqu’ils ont acquis leur résidence sur la 10e rue Est. Déjà, à leurs yeux, M. Lachance présentait un comportement inquiétant. Les pires événements racontés impliquent des briques lancées sur le terrain, des fruits pourris projetés sur la maison, dont une pomme directement dans la fenêtre du salon, de l’essence versée dans les fleurs, un produit indéterminé vidé dans la haie de cèdres et quelques accrochages volontaires en bicyclette.

« Il tourne autour de la maison, nous suit partout, nous rentre dedans à vélo… Il n’est pas bien dans sa tête », a prononcé Annie Leclerc.

Pour sa défense, l’homme de 62 ans a affirmé respecter son voisinage, que le liquide qu’il avait versé dans les fleurs et les cèdres était de l’eau et du vinaigre, que la pomme avait été projetée dans la vitre par le vent, et que l’accident à bicyclette est dû au fait que lui et le couple ont essayé d’éviter la collision en se déplaçant du même côté de la route.

Devant les deux version de l’histoire, M. le juge a spécifié que l’article 810 en cause n’est pas une accusation criminelle, mais en est un préventif. Il s’est ensuite questionné sur la crédibilité des paroles de Daniel Lachance. « Une pomme, ça ne part pas au vent, et je ne suis pas botaniste, mais je pense que je n’arroserais pas des fleurs avec du vinaigre », a-t-il prononcé.

Qui plus est, la présence d’un enfant de deux ans dans la demeure augmente les risques de blessures d’une brique ou d’un fruit projeté. « Je suis en mesure de considérer qu’il a besoin d’aide. Chaque fait pris séparément ne justifie pas l’article 810, mais il faut considérer l’affaire dans son ensemble. Les lésions personnelles sont un concept beaucoup plus large que les lésions corporelles, et ses comportements, consciemment ou inconsciemment, amènent beaucoup plus que des désagréments », a entre autres soulevé Hubert Couture.

Le tribunal a donc conclu que M. Lachance devra conserver une bonne conduite, garder la paix, et il lui sera interdit de communiquer, suivre, épier et harceler ses voisins pendant la prochaine année.