Enragé au volant… pendant 10 minutes!

Une voiture a freiné brusquement devant Alex Boudreault-Guimond, 29 ans de Lévis. C’est tout ce que ça lui a pris pour se lancer à sa poursuite sur une distance de 1,5 km et d’entrer volontairement en collision avec elle.

L’événement s’est produit le 30 mai 2015. Lors de l’impact volontaire, l’attache-remorque du véhicule poursuivi s’est coincée dans la voiture de l’accusé; entrainant les victimes dans le fossé. Pendant le temps d’arrêt, des amis de Boudreault-Guimond qui étaient ses passagers sont sortis de la voiture afin d’aller s’en prendre physiquement aux trois plaignants au dossier. Quant au Lévisien, il a quitté les lieux afin de ne pas être mêlé à l’altercation.

« Monsieur a joué aux autos tamponneuses, mais pas dans un contexte adéquat », a commenté Annik Harbour, procureure de la couronne. Si elle reconnait que Boudreault-Guimond n’a pas commis l’ensemble des gestes, il n’en demeure pas moins que c’est l’impact et l’arrêt du véhicule qui a permis aux autres de sortir de la voiture.

Me Harbour a également soulevé les conséquences du crime sur les victimes (angoisse, traumatismes liés à l’automobile, etc.), ainsi que le rapport présentenciel mitigé qualifiant l’accusé de peu empathique envers les plaignants.

Mais, à sa défense, l’avocat Daniel Cliche a fait savoir qu’il est dans la nature de son client de ne pas beaucoup exprimer ses émotions et qu’au contraire, il est parfaitement conscient des conséquences de ses gestes. Le juge Steve Magnan a semblé en accord avec cette affirmation. Enfin, Boudreault-Guimond a bien collaboré avec les policiers pendant l’enquête, il n’a aucun antécédent et il respecte ses conditions de remise en liberté depuis 22 mois maintenant (mais une accusation de bris de probation plane au-dessus de sa tête).

« Vous n’êtes pas responsable de tous les gestes, mais vous ne pouvez pas vous en détacher », a prononcé M. le juge. Le mardi 4 avril dernier au Palais de Justice de Saint-Joseph, il a donc opté pour une peine de 200 heures de travaux communautaires, une probation de deux ans avec un suivi de 18 mois, une obligation de suivre une thérapie sur la violence et l’impulsivité, une interdiction de conduire de neuf mois, une interdiction de communiquer avec les victimes et le remboursement de 425 $ à deux d’entre eux (pour le remisage de la voiture et des vêtements déchirés).