Deux noyades à Saint-Raphaël
Deux adolescentes, de 12 et 14 ans, se sont noyées mercredi après-midi à Saint-Raphaël après s’être retrouvées dans la rivière du Sud pour des raisons encore nébuleuses. La Sûreté du Québec (SQ) a confirmé en fin d’après-midi que les deux corps avaient été récupérés un peu plus en aval dans la rivière.
les premières constatations sur les lieux, un organisme de la région tenait une activité dans le secteur du Rocher Blanc en bordure de la rivière du Sud à Saint-Raphaël. Les deux adolescentes auraient été emportées par le courant après s’être retrouvées à l’eau alors qu’elles tentaient de traverser la rivière selon des témoignages recueillis par les policiers. «Nous avons reçu l’appel initial peu avant 13 h. Au départ, on croyait que les événements étaient reliés à une baignade, sauf que d’autres éléments laissent entendre qu’elles auraient pu se retrouver à l’eau à la suite d’une chute», racontait Ann Mathieu de la SQ.
Un important déploiement de services policier, ambulancier ainsi que les pompiers de Saint-Raphaël et leurs collègues d’Armagh ont été appelé à intervenir lors des recherches, tout comme l’hélicoptère et les plongeurs de la SQ. Le rôle des pompiers a été, entre autres, de ratisser le rivage de la rivière précise le coordonnateur incendie à la MRC de Bellechasse, Steve Malaison. «La plupart avaient d’ailleurs reçu une formation pour ce type d’intervention au cours des dernières semaines, ayant récemment procédé à l’acquisition d’une embarcation à cet effet.»
Une première jeune fille aurait été localisée peu après 15 h et a été transportée vers le rivage à l’aide d’un zodiac, puis vers un centre hospitalier. La deuxième jeune fille a été repérée peu avant 18 h et a aussi été rapidement dirigée vers un centre hospitalier après avoir été recueillie par l’hélicoptère.
Mme Mathieu indique que ce secteur de la rivière du Sud comprend une série de chutes et de cascades, ainsi qu’un barrage électrique, ce qui a laissé peu de chance aux deux nageuses. «La pluie abondante de la nuit dernière, jumelée à celle du samedi précédent, a largement gonflé les flots de la rivière. Le débit est aussi rapide, alors cela a pu jouer un rôle dans la chaîne des événements.»
Le Rocher Blanc au cœur des discussions
Plusieurs citoyens se sont déplacés sur les lieux à la suite des événements et la plupart ont fait part de leurs inquiétudes face au site du Rocher Blanc, lieu probable de l’incident. La très grande majorité plaide pour l’interdiction de la baignade à cet endroit. Le maire de la municipalité, Gilles Breton, a toujours eu un malaise face à ce site. «L’endroit est magnifique, mais risqué pour la baignade. L’activité se transmet de génération en génération même si nous n’en sommes pas au premier accident à cet endroit. Le sujet sera à l’ordre du jour de notre prochaine rencontre, même si on sait que les avis seront partagés à la table», a-t-il laissé entendre.
Le maire Breton se questionne par ailleurs sur la pertinence de supporter financièrement le Mouvement des amis de la rivière du Sud (MARS) qui effectue des travaux d’aménagement sur le site afin de le rendre accueillant pour les visiteurs. «Encore une fois, c’est un très bel endroit et le MARS fait un beau travail. Le problème demeure la rivière elle-même», a-t-il laissé entendre sur un ton convaincant. «Ce n’est pas dans la stratégie de la municipalité de favoriser la baignade à cet endroit. Il nous faut trouver autre chose que le secteur du Rocher Blanc», selon lui.