Deux mois d’attente pour le chasseur de pédophiles

Les plaidoiries ont eu lieu le mardi 8 novembre dernier au Palais de Justice de Saint-Joseph, dans le dossier du chasseur de pédophiles autoproclamé Jacques Poulin. Le Georgien de 64 ans doit maintenant attendre jusqu’au 16 janvier afin de savoir s’il sera ou non reconnu coupable de possession et de production de pornographie juvénile.

À lire également: Pornographie juvénile: Jacques Poulin cherchait à démasquer des pédophiles

Rappelons que le 6 octobre dernier, Poulin avait raconté qu’autour de l’an 2000, il avait inventé un personnage âgé de 11 ans au nom de Marie Bernard afin de parler à des hommes adultes sur MIRC (ancien logiciel de clavardage). Cette stratégie a permis l’arrestation d’individus en 2007, 2009 et 2012. Or, ce sont ces « poissons » qui lui auraient transféré des fichiers de pornographie juvénile. Il en aurait depuis oublié l’existence. On se souviendra que l’homme s’était fait prendre en février 2014, après qu’il ait demandé à une employée du Canadian Tire de lui montrer comment vérifier le contenu d’une clé USB sur sa tablette électronique.

À sa défense, son avocat Sébastien St-Laurent a soulevé qu’il est impossible de savoir à quel moment la possession de fichiers de pornographie juvénile et la connaissance de ladite possession ont coexisté. En d’autres mots, on ignore pendant combien de temps il savait réellement qu’il en détenait. Par ailleurs, les images trouvées sur les clés USB viendraient d’anciennes copies de sauvegarde que l’accusé avait transférée en bloc sans qu’il vérifie le contenu exact des dossiers.

Audrey Roy-Cloutier, procureure de la couronne, a pour sa part soulevé que la raison pour laquelle il avait conservé les fichiers de ses « proies » est obscure. De plus, certaines des explications ne semblent pas avoir de sens selon elle, notamment en ce qui a trait à un autre fichier celui-ci retrouvé sur le nouvel ordinateur de M. Poulin. « Ce n’est pas le même ordinateur qu’en 2005… », est-elle perplexe.

Enfin, Me Roy-Cloutier a souligné le fait que le Georgien avait utilisé un logiciel de photos avec lequel « il s’est amusé à changer la face sur des corps pas trop fripés ». Ces nouveaux produits auraient ensuite été transférés sur sa clé. À son avis, donc, soit il savait qu’il en détenait, soit il s’aveuglait volontairement.

Sans autre préambule, le juge Hubert Couture a fait savoir qu’il prononcerait la sentence le lundi 16 janvier prochain. À cela, Jacques Poulin s’est levé afin de demander qu’il soit libéré en attendant cette date, mais un autre dossier actuellement en attente pourrait lui mettre un bâton dans les roues. Il demeure donc détenu jusqu’à nouvel ordre.