Déprimé et armé: 12 mois de réflexion pour Jean-Pierre Dulac
Le 29 avril dernier a été un jour sombre dans la vie de Jean-Pierre Dulac, 54 ans de Saint-Georges. Armé jusqu’aux dents et en état d’ébriété, il a tenté d’utiliser les policiers de la Sûreté du Québec pour mettre fin à ses jours. L’homme a reçu une peine de 12 mois de prison le jeudi 22 septembre dernier au Palais de Justice de Saint-Joseph.
Décrit comme étant une personne renfermée mais appréciée de tous, il s’était enivré ce jour fatidique du mois d’avril alors qu’il avait les idées noires. Une dizaine de carabines à portée de main, il a tiré au moins deux coups de feu dans sa maison et a visé pendant un instant le frère de son voisin. « Vous allez cal** votre camp ma gang de tab**. Il va falloir que tu me tires une balle dans la tête! », avait-il lancé aux agents de la paix. Une quinzaine de minutes plus tard, l’accusé s’était approché de la porte d’entrée de sa résidence et avait déposé sa carabine afin de ramasser un objet quelconque. C’est à cet instant que l’individu a pu être immobilisé sans blessure.
« Le policier aurait été justifié de tirer sur vous. Il vous a sauvé la vie », a affirmé le juge Jean Asselin, d’avis que l’événement est un incident de parcours qui ne se reproduira plus. « Je regrette vraiment ce que j’ai fait. Je ne suis pas un mauvais gars », a prononcé M. Dulac.
À sa défense, l’avocat Daniel Cliche a rappelé que son client est sans antécédent, n’est pas alcoolique, qu’il est un travailleur apprécié de ses collègues (lettre à l’appui), et que la présence d’autant d’armes à feu montre simplement sa passion pour ces objets et pour la chasse. Il aurait par contre des épisodes de dépression chaque année vers la même date, mais il prend des médicaments à cet effet.
« Il y a eu plus de peur que de mal, mais la trame factuelle fait froid dans le dos. C’était une intervention à haut risque dans un quartier résidentiel. Il faut individualiser la peine pour envoyer le message que le comportement est inacceptable, mais aussi pour miser sur la réhabilitation et la réinsertion », a affirmé pour sa part Audrey Roy-Cloutier, procureure de la couronne.
M. le juge, après avoir invité l’accusé à aller chercher de l’aide la prochaine fois qu’il en ressentirait le besoin, a finalement tranché pour une peine de détention de 12 mois dont, en comptant la période de détention provisoire, il ne reste que quatre mois et demi à purger. La sentence est liée à une probation de deux ans, un suivi de 18 mois, une interdiction de consommer de l’alcool pendant un an et une interdiction de posséder des armes à feu pendant 10 ans.