Dans la tête de Jean-François Roy

Le deuxième jour du procès de Jean-François Roy, tenu le mercredi 31 mai dernier au Palais de Justice de Saint-Joseph, a notamment permis de dévoiler les images de l’interrogatoire de police; images où l’accusé explique le pourquoi et le comment de son geste.

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Entre autres, on y voit le Georgien admettre qu’un meurtre est la pire chose que l’on puisse faire, et qu’il était conscient du tort qu’il avait causé à la famille de la victime. « C’est écœurant, je me revois en train de le faire […] J’ai envie de vomir. Ça va me travailler pour la vie au complet, il n’y a pas d’excuses », peut-on l’entendre souffler.

Il a aussi été mentionné que le jour fatidique de novembre 2014 où il a enlevé la vie du chauffeur de taxi Hygin Veilleux, tout avait été planifié de la veille. « Ça a été comme un “flash” pendant que je me questionnais à propos de ma vie », dit-il. Or, puisque c’est « la vie » qui a voulu que ses expériences de travail se déroulent mal alors qu’il réussissait toujours à dérober de l’épicerie sans se faire prendre, c’est « la vie » qui allait lui envoyer « le bon candidat » à son plan.

Plus concrètement, il a expliqué comment il avait d’abord essayé de planter son couteau dans la tête de l’homme, sans succès, avant de sauter sur le banc avant, de lui asséner des coups aux cœurs et de lui tenir la bouche et le nez afin qu’il meure plus rapidement. « Ça a l’air bizarre, mais je ne voulais pas qu’il souffre », a-t-il ajouté. À l’opposé, l’homme de 33 ans a indiqué plus tard avoir réalisé son crime sans le moindre sentiment. « Ni avant, ni pendant, ni après. »

Dans le même ordre d’idée, en début d’interrogatoire, il a raconté ce qui l’avait mené par le passé à commettre des fraudes au guichet automatique. « Je déconnecte. Je suis pleinement conscient, mais je le fais pareil. C’est comme si je ne le contrôlais pas. »

Il est à noter que plus tôt dans la journée, le coroner au dossier a précisé au jury que ce sont bel et bien deux plaies à la poitrine profondes d’une quinzaine de centimètres qui ont causé la mort de M. Veilleux, et que six des 11 blessures de la victime ont été trouvées sur ses bras. Il attribue ces coupures à des marques de défense. Enfin, bien qu’il avait des problèmes cardiaques, sa condition n’a joué aucun rôle dans son décès.

Le procès de Jean-François Roy reprendra le lundi 5 juin prochain dès 9 h.