Après la réhabilitation, la dissuasion

Jugeant qu’elle a déjà eu toutes les chances possibles de reprendre le droit chemin, le juge Hubert Couture, le jeudi 7 juillet dernier au Palais de Justice de Saint-Joseph, a condamné Jessie Bernard de Beauceville à 10 mois de prison.

La femme de 30 ans a fait face à une quinzaine de chefs d’accusation, dont de menace de mort à Beauceville (décembre 2014), d’introduction par effraction dans une résidence et de vols dans des véhicules à Beauceville (avril 2015), de vols au Ultraprix et à la Boutique Cayo Coco de Saint-Georges (octobre 2015), de possession de 76 grammes de cannabis et 23 comprimés de méthamphétamines (avril 2016), en plus de différents bris de probation.

À sa défense, son avocate Marie-Claude Perron a soulevé que l’ensemble des biens volés avaient été récupérés, que l’accusée ne banalisait pas ses gestes et qu’elle avait la ferme intention de régler ses problèmes de consommation de stupéfiants et d’impulsivité.

À la cour, Mme Bernard a d’ailleurs beaucoup insisté sur le fait que dans sa sentence, elle souhaitait pouvoir compléter la thérapie fermée qu’elle avait commencée. En effet, la Beauceronne avait été expulsée du Centre de traitement en dépendances Domaine Orford de Sherbrooke après une bousculade avec une autre patiente. « Je regrette. C’est sûr que ce n’est pas bien. Je reconnais que j’ai besoin d’aide et je veux retourner en thérapie pour être plus forte. Sinon, c’est sûr que je vais rechuter », a-t-elle prononcé, en ajoutant avoir fait plusieurs progrès personnels depuis les événements.

À l’accusation toutefois, le procureur de la couronne Pierre-Alexandre Bernard a rappelé que l’accusée a des antécédents de vols en 2013 et 2015, et qu’elle n’avait pas à l’époque respecté son suivi de probation. « Lorsqu’une personne vole à répétition, c’est la société qui paye, parce que les prix montent… », a-t-il indiqué.

« Le 20 avril (lors de sa dernière condamnation), c’était sur le fil et elle n’a pas respecté sa parole. On ordonne une peine généralement selon le principe de réhabilitation, mais avant, il doit y avoir un moment de réflexion et faire primer le critère de dissuasion », a finalement affirmé M. le juge. Ainsi, Jessie Bernard devra purger une peine de 10 mois d’incarcération, soit 9 mois et une semaine en comptant le temps accordé en détention provisoire. Suivra une probation de trois ans avec un suivi de 24 mois, et elle devra se conformer à toutes les thérapies jugées nécessaires par son agent de probation.