Alcool au volant: 20 ans d’abstinence, ça compte?

> Le juge Steve Magnan devra prochainement se pencher sur le dossier de Rico Deblois, 49 ans de Saint-Elzéar. En juillet 2015, il s’est fait prendre à conduire en état d’ébriété pour une septième fois.

Il faut savoir que sa plus récente accusation en semblable matière remonte au milieu des années 1990.

À sa défense, l’avocat de la défense Jean Berchmans Grondin a notamment soulevé que son client respecte religieusement ses conditions de remise en liberté depuis presque deux ans maintenant, que le rapport présentenciel lui est très favorable et que la veille de l’infraction, il était dans un état mental fragile (ce qui devrait amoindrir son degré de responsabilité selon Me Grondin).

Qui plus est, après une histoire d’exhibitionnisme en 2001, M. Deblois avait reçu une peine de détention dans la collectivité et une fois encore, il avait parfaitement respecté ses engagements. L’avocat a donc suggéré une peine de deux ans moins un jour à purger dans la collectivité.

Peu convaincu, le procureur de la couronne Nicolas Champoux a plutôt souligné que l’homme a tendance à faire une chose et son contraire. Notamment, il  a affirmé ne pas avoir de problème d’alcool, mais il participe actuellement à une thérapie.

De plus, certaines de ses affirmations viendraient contredire des éléments qu’il avait apportés lors de la confection du rapport présentenciel, et le taux d’alcoolémie en 2015 était de 231 mg, soit près du triple de la limite permise par la loi. « Ou il est menteur, ou il a la mémoire excessivement défaillante. […] Rien n’excuse un multirécidiviste de reprendre le volant, même après une longue période », de commenter Me Champoux. Celui-ci proposait plutôt une peine d’incarcération de trois ans.

Ainsi, détention à la prison ou dans la collectivité? Afin de mettre de l’ordre dans ses idées, le juge Steve Magnan a décidé de reporter le prononcé de la sentence au lundi 19 juin au Palais de Justice de Saint-Joseph.