Agression sexuelle: l’honnêteté aide à la clémence

Le plaidoyer de culpabilité de Benoît Turgeon, 54 ans de Lac-Etchemin, n’allège en rien la gravité de son geste selon le juge Steve Magnan. Toutefois, ses confessions ont permis les accusations d’agression sexuelle tombées le jeudi 19 mai dernier au Palais de Justice de Saint-Joseph.

En effet, entre juillet 2013 et novembre 2014, il a eu des rapports sexuels à quatre reprises avec une adolescente âgée de 15 ans. Toutefois, puisque cette dernière souffre de déficience intellectuelle, il était difficile de recueillir des informations de ses témoignages et l’accusé aurait pu être innocenté.

Il a donc été condamné à une peine de 21 mois d’emprisonnement, assortis d’une probation de trois ans avec un suivi de deux années. Il devra également suivre une thérapie auprès de l’organisme Ex aequo, et son nom apparaîtra au registre des délinquants sexuels à perpétuité. Rappelons qu’en 1999, il avait passé deux ans moins un jour derrière les barreaux pour un crime en semblable matière.

À sa défense, l’évaluation sexologique demandée au dossier mentionnait que le risque de récidives était entre léger et modéré. Son avocat a ajouté que le risque est davantage léger que modéré, puisque des problèmes de santé divers l’empêchent aujourd’hui d’avoir une érection.

Un parrain se doit d’être respectable

En juin 2014, Alexandre Cyr, 22 ans de Saint-Sylvestre, a vendu 229 comprimés de méthamphétamine à des policiers (sans savoir qu’ils étaient des forces de l’ordre). Depuis, son comportement aurait changé du tout au tout. Il serait plus responsable, plus motivé à se rendre au travail, et souhaite reprendre ses études. Sa sœur Mélissa a confirmé ses dires, en ajoutant l’avoir nommé parrain de son fils. Il s’investirait d’ailleurs beaucoup dans cette nouvelle responsabilité.

À l’opposé, le procureur Pierre-Alexandre Bernard s’est dit moins convaincu, car le jeune homme avait été accusé de possession simple de méthamphétamine en mars 2013. « Pourquoi il n’a pas corrigé son comportement à ce moment? », se questionne-t-il. Qui plus est, le fait que la présente accusation a été cachée à ses parents laisse planer un doute à son avis sur sa réelle réhabilitation. Conséquemment, il a été condamné à 90 jours de prison, une peine qu’il pourra purger de façon discontinue, ainsi qu’à une probation se deux ans avec un suivi de 18 mois.

Libre, de justesse

Dany Hébert, 46 ans de Frampton, est accusé d’avoir pris le volant le 7 avril dernier après avoir consommé de l’alcool. L’accusation mentionne aussi qu’il aurait poussé et craché sur le policier lors de l’arrestation. L’événement se serait produit après une chicane de couple.

Il faut savoir qu’à ce jour, M. Hébert ne compte pas moins de 119 condamnations à son dossier criminel. Son avocat Jean Berchmans Grondin a confirmé que l’individu possède une « grosse feuille de route » avant 2007, mais qu’il aurait refait sa vie depuis. « Il n’y a pas de bandit dans mon entourage. Je veux quitter la vie criminelle, ce n’est plus moi ça », d’affirmer l’accusé visiblement bouleversé.

Pour sa part, la procureure de la couronne Audrey Roy-Cloutier a indiqué que le rapport psychiatrique demandé qualifie l’homme d’irritable et d’anxieux, et que le fait qu’il retourne dans son ancien environnement n’est pas des plus rassurants selon elle.

Après analyse du dossier, le juge Steve Magnan croit que la dernière accusation n’a rien à voir avec son passé. « C’est de justesse que j’arrive à la conclusion que vous pouvez retrouver votre liberté », a-t-il lancé. Dans sa décision, M. le juge a aussi considéré la caution avec dépôt de 2000 $ offerte par sa conjointe, l’engagement de 5000 $ sans dépôt, ainsi que le temps d’un mois et demi passé en détention provisoire.

Dany Hébert reviendra en cour le 19 août pour faire face auxdites accusations. Il devra entretemps respecter différentes conditions de remise en liberté.