Acquitté parce qu’il a attendu 23 minutes

Bien qu’il s’est présenté à la cour pour une sixième fois pour conduite avec les facultés affaiblies, Stéphane Boily, 46 ans de Saint-Jules, a vu sa plus récente accusation effacée de son dossier. En effet, le jour de son arrestation, le 24 juin 2011, il avait dû attendre 23 minutes l’arrivée de la remorqueuse: un délai jugé déraisonnable par la cour. La décision a été rendue le jeudi 7 avril dernier au Palais de Justice de Saint-Joseph.

À la défense, l’avocat Jean Berchmans Grondin a soulevé que le temps d’attente de l’accusé n’était pas banal, et que les policiers de la Sûreté du Québec n’avaient pas vérifié s’ils pouvaient trouver une remorqueuse plus rapidement, ou s’ils pouvaient obtenir l’aide de la Sûreté municipale de Sainte-Marie (l’arrestation avait eu lieu à la hauteur de La Maison de l’Érable – la Sûreté n’était pas à l’époque attachée à la SQ). « Il s’est perdu du temps qui n’aurait jamais dû se perdre. Ce n’était pas raisonnable dans les circonstances », a-t-il prononcé.

À l’accusation, la procureure de la couronne Audrey Roy-Cloutier avait commenté que la requête de non-lieu invoquée par la défense aurait été recevable s’il y avait une complète absence de preuve. Or, il a été montré que M. Boily avait 112 mg d’alcool dans son sang, qu’il n’était pas coutume que la SQ fasse appel à la Sûreté municipale pour un cas aussi banal, et que l’attente était tout à fait acceptable. « J’aimerais vivre dans le monde idéal dans lequel parle mon confrère, mais 23 minutes, c’était raisonnable. »

Mentionnons que pendant leur témoignage, les policiers ont assuré qu’ils respectaient toujours les procédures. Toutefois, puisque le délit a eu lieu il y a presque cinq ans, ils ne pouvaient rien assurer qui n’était pas écrit dans leur rapport d’événement.

En réplique, Me Berchmans Grondin a relancé le fait qu’aucun geste concret n’a été posé pour minimiser le délai d’attente. Conséquemment, la juge Rena Emond a penché en la faveur de l’accusé.

Étrangler, mauvaise idée

Le même jour, Mickael Poulin, 22 ans de Saint-Georges, a été déclaré coupable de voie de fait, de menace de mort, d’entrave au travail des policiers et de défaut se de conformer à une ordonnance. Il passera 10 mois et 15 jours derrière les barreaux.

Tout allait bien dans son couple avant le 24 décembre 2015, où il est devenu agressif et contrôlant. Alors que la dame discutait avec son beau-frère, M. Poulin a attrapé sa copine par la gorge. Les membres de sa famille ont réussi à calmer la situation. Environ un mois plus tard, après une chicane de couple, l’accusé a une fois de plus pris sa victime par le cou. Dans une autre dispute, il a mis sa main sur la bouche de la malheureuse en lui disant « Il va-tu falloir que je te batte à mort pour que tu comprennes! » Enfin, le 8 mars dernier, il était sorti prendre l’air après une dispute, mais il est revenu ensuite dans le logement pour la reprendre par la gorge. Aux autres personnes présentes dans la pièce, il a déclaré: « Si elle me laisse, je le jure, je la tue. »

Dans un autre dossier, le 16 décembre, il était sous surveillance policière car on le soupçonnait de trafic de méthamphétamines. Après avoir vu les policiers, il s’est sauvé à la course, a projeté une liasse de billets dans la rivière Chaudière et s’est débattu lors de son arrestation.

Ainsi, il a été condamné à 12 mois de prison, moins les 45 jours accordés en détention provisoire, pour un résiduel de 10 mois et 15 jours. Suivra une probation de trois ans, pendant laquelle il devra suivre les thérapies jugées nécessaires. « Il ne faut pas s’en prendre à des gens comme ça, mais j’ai compris que vous aviez le désir de vous en sortir », a conclu Mme la juge avant de rendre sa décision.