Yvon Deschamps serait fier

Une salle pleine à craquer, des acteurs professionnels, une rafale de blagues contagieuses, tout pour dire que la pièce Rumeurs présentée au théâtre de l’Hôtel de Ville de Saint-Joseph a réussi son pari ce Vendredi 10 mars.

«Bienvenue à l’Hôtel de ville», décrit avec ironie un spectateur pris dans l’escalier, noir de monde, du théâtre de l’Hôtel de ville. Il y avait beaucoup de spectateurs à Saint-Joseph Vendredi soir et il y en aura tout autant samedi. «Rumeurs» affiche complet. Les chaises pliantes déposées dans les allées et les gens accoudés à la rambarde du fond de la salle ont sans doute motivé les huit acteurs à inscrire une supplémentaire le 24 mars à 20h.  

Nouvelle messe

 «Ma petite-fille joue dans la pièce», me pointe avec un brin de fierté, mon voisin de siège. Ce qu’il y a de beau dans la pièce Rumeur, c’est sa capacité à réunir, années après années, autant de gens.

«Quand on pratiquait les scènes, on espérait vraiment que vous alliez rire. On est heureux de voir qu’on a réussi», s’est exprimée la metteur en scène Nathalie Brunelle. L’inquiétude des huit acteurs s’est vite dissipée dès les premières minutes avec la performance pétillante de Magalie Cliche dans le rôle de Christine Gauvreau, un personnage qui aurait suffi à provoquer plusieurs crises cardiaques si son mari (Gilles Gauvreau), joué par Mathieu Doyon, n’avait pas été là pour calmer la situation.

Histoires entrelacées

«Qu’est-ce qui se passe ici à soir», se demande le personnage Émile Crevier, joué par Julio Pouliot, auquel lui répond une Chrisitine Gauvreau éméchée: «Ça dépend à qui tu le demandes».

Cette réplique contient l’essentiel de ce que devient l’histoire au fur et à mesure de son avancement. «Rumeurs» est un amas de corde. Chacun des acteurs tirent sur ses extrémités. Le nœud de mensonges se resserre à chacun des actes.

La foule rit parce que les personnages sont empêtrés et perdent le fil de leur mensonge. On rit aussi des jeux de mots et surtout des mésaventures qui leurs arrivent.

«Rumeurs» fait penser à plusieurs pièces comme le Bourgeois Gentilhomme de Molière ou En attendant Godot de Samuel Beckett.

Adaptation

Nathalie Brunelle a adapté avec une touche très locale la pièce «Rumeurs» de Neil Simon. On sent les piques lancées à Maxime Bernier à travers le personnage d’Émile Crevier, candidat au Parti conservateur. L’homme veut tout faire pour éviter qu’un scandale n’éclate publiquement. Une autre est lancée à un certain critique théâtral travaillant à l’hôpital de Saint-Georges. Cette blague a beaucoup fait rire l’assistance.

Le retour après l’entracte a été un peu difficile. Les gens n’ont pas embarqué immédiatement. Le fossé est rapidement comblé par l’introduction d’une policière en colère, jouée par Emannuelle Mathieu.

La cerise sur le sundae est survenue un peu plus tard lorsque Stéphane Côté a blagué de son blanc de mémoire, sans décrocher d’ailleurs. La foule ne s’en pouvait plus de rire et les acteurs non plus.

Pour réserver sa place lors de supplémentaire, téléphonez à Nathalie Brunelle: 418 397-4204. Les billets se vendent 15$ pour les adultes et 10$ pour les enfants de 12 ans et moins. 

Magalie Cliche : Christine Gauvreau

Mathieu Doyon : Gilles Gauvreau

Nathalie Brunelle : Claire Gervais

Stéphane Côté : Phil Gervais

Jean-François Routhier : Jean-Louis Casiot

Cathy Champagne : Cookie Casiot

Juliot Pouliot :Émile Crevier

Caroline Doyon :Cloé Crevier

Emanuelle Mathieu : Sergent Provencher.