Un buste d’Adélard Godbout se retrouve à Saint-Joseph

Collectionneur d’anciennes pièces de la Céramique de Beauce, Paul Giguère de Saint-Joseph a mis la main sur un trésor : un buste qui, vraisemblablement, représenterait Adélard Godbout, Premier ministre du Québec entre 1939 et 1944.

«Pour l’instant, on ne peut l’affirmer à 100 %, mais la comparaison avec des photos est assez significative», soutient Paul Giguère. Même son de cloche du côté de la directrice du Musée Marius-Barbeau de Saint-Joseph, Johannne Lessard, qui a été la première à trouver des similitudes avec l’ancien Premier ministre du Parti libéral. Le menton, les oreilles et d’autres traits du visage permettent d’avancer que le buste serait celui de Godbout.

La pièce en question a été réalisée en 1942 par le Frère Louis-Jérôme Legaré comme en témoignent les inscriptions gravées à la main à l’endos du buste. Membre de la communauté des Maristes, ce dernier était l’un des trois enseignants à l’école de céramique du Collège de Beauceville à cette époque.

Le Frère Louis-Jérôme venait de terminer ses Beaux-Arts, en 1941, quand il avait été recruté pour aider les élèves à décorer et enluminer leurs pièces. Reconnu surtout pour ses peintures dont des aquarelles, il était demeuré au service de l’école jusqu’en 1943, année où il était retourné au Saguenay, sa région natale.

Un hommage probable

Il se peut que le Frère Louis-Jérôme ait voulu rendre hommage au Premier ministre en réalisant son buste. Son gouvernement est celui qui, à l’époque, avait approuvé le plan de financement de création d’écoles techniques à travers le Québec.

Au détour des années 1940, on visait alors à trouver un moyen de contourner les temps durs. On voulait aussi former des jeunes qui pourraient embrasser un deuxième ou un nouveau métier et empêcher leur exode avec la mécanisation grandissante de l’agriculture.

Paul Giguère est catégorique. « Il fallait que cette pièce revienne en Beauce ». Acquise depuis peu, la sculpture se trouvait entre les mains d’un collectionneur de Sainte-Anne-de-Beaupré qui s’intéresse lui aussi à la céramique, mais à celle d’autres entreprises québécoises aujourd’hui disparues, tout comme la Céramique de Beauce.

Pièce maîtresse

Le buste présente des caractéristiques intéressantes, note Paul Giguère. Il est en terre rouge. En effet, les céramistes beaucerons utilisaient, à leurs débuts, une argile locale. La sculpture vernissée n’a certes jamais été commercialisée et elle est en parfait état. C’est une pièce maîtresse, estime-t-il.

Le collectionneur joselois a cédé, à ce jour, 1300 articles de l’ancienne Céramique de Beauce au Musée Marius-Barbeau. Sa dernière acquisition finira par prendre le même chemin, dit-il, mais pas tout de suite. Le collectionneur va se réserver le plaisir de la contempler pendant un certain temps.