Salon littéraire du Québec à Sainte-Marie: Échec d’achalandage, succès de cœur
À première vue, la première édition du Salon littéraire du Québec en Chaudière-Appalaches n’a pas semblé être la réussite escomptée. Du côté des participants par contre, il a surtout s’agit d’une excellente occasion de parler écriture et d’échanger entre véritables passionnés.
L’événement a eu lieu les 5 et 6 novembre derniers au Centre Caztel de Sainte-Marie. Sur place, 58 auteurs ont reçu la visite d’un peu plus de 300 visiteurs. « On s’attendait à plus de monde, mais les gens qui viennent ici sont des gens intéressés et intéressants. Ce n’est pas des “wéreux” (personnes de passage). Ils s’intéressent vraiment à la littérature », a commenté l’organisateur Serge Larochelle, en soulignant que plusieurs livres ont été vendus au cours de la fin de semaine.
De plus, à son avis, le Salon offrait « un beau contact privilégié avec des auteurs de grand talent et au grand cœur qui ne demandent qu’à partager leur travail ». Qui plus est, M. Larochelle a noté la participation d’auteurs provenant de toutes les régions du Québec (sauf du Saguenay), dont une quinzaine directement de Chaudière-Appalaches et même un d’Ottawa. Conséquemment, il est bien possible que l’événement soit répété l’an prochain, mais on cherchera auparavant à créer un engouement afin d’accueillir un plus grand nombre d’amateurs de littérature.
Sur les tables
Entre autres auteurs, était présent Steven Laperrière de Montréal. Il a écrit le roman « La ville handicapée » paru aux Éditions La Roupille de Saint-Lambert-de-Lauzon. M. Laperrière a en effet confirmé que le Salon était pratiquement désert samedi, mais il juge que la journée de dimanche était agréable. « Les gens sont gentils et très réceptifs », dit-il.
Quant au concept de son livre, il faut savoir que Steven Laperrière est aussi vice-président du RAPLIQ, soit le Regroupement Activiste Pour l’Inclusion Québec. L’organisation vient à la défense des droits des personnes handicapées. Dans ses fonctions, il a entendu divers témoignages et anecdotes de personnes handicapées, qu’il reprend à travers un récit inventé. « Le livre vient assurer les personnes handicapées qu’elles ne sont pas seules à vivre des difficultés, et montre aux autres que ces personnes n’ont pas besoin de pitié. Elles ne demandent qu’une accessibilité universelle », a-t-il expliqué.
De l’autre côté de la salle, se trouvaient Marie-Claude Guy, Réjean Auger et Carole Thibault, trois des six auteurs du livre « No 19 », paru aux Éditions de l’Apothéose. Celui-ci raconte une enquête de suicide nébuleuse, mais le tout est présenté de six façons parfois diamétralement opposées. « C’est un tourbillon! Ça m’a appris à lâcher prise, car dans le tome 2, je sais qu’il (Réjean Auger) va tout massacrer mes personnages et j’ai hâte! », a lancé Mme Guy. « Il y a trois auteurs terre-à-terre et trois “flyés”. C’était une “job” bien intéressante et on est très fiers du résultat », d’appuyer M.Auger.
En ce qui les concerne, ils savent que le Salon en était à sa toute première édition et que toute activité a besoin d’un certain temps avant de devenir incontournable. L’événement a aussi été riche en rencontres de toutes sortes, ce que le Salon du livre de Québec, qualifié de « très impersonnel » par une visiteuse, ne permet tout simplement pas. « Et l’organisateur Serge Larochelle, c’est un ange. Il donne beaucoup aux auteurs », a conclu Marie-Claude Guy.