Sainte-Marie ensorcelée

« Il y a un volcan à l’intérieur de chaque personnage », avait soulevé Martin Lavigne, metteur en scène de la pièce « Les Sorcières de Salem » d’Arthur Miller, avant la représentation. Force est d’admettre qu’il avait bien raison.

Le classique du théâtre a été offert à la salle Méchatigan de Sainte-Marie le vendredi 6 novembre dernier. Coincés dans des situations toujours très intenses, les personnages s’accusent les uns les autres de sorcellerie pour détourner le débat, pendant que certains font face à leur destin ou avouent les pires sornettes pour sauver leur peau. À elle seule, l’histoire propose un suspense soutenu que l’on apprécie surtout en bordure de siège.

Du côté des comédiens, les amateurs du sixième art ont pu dévorer toute la rigueur et la crédibilité des acteurs de la distribution. Notamment, un Pierre Gendron (John Proctor) à la fois fort et menacé, une Mireille Deyglun (Élizabeth) tendre mais d’une intégrité à toute épreuve, une Élizabeth Duperré (Abigail Williams) désespérément malhonnête, un Paul Dion (Révérend Hale) aussi sévère qu’abattu et un Pierre Chagnon (Juge Danforth) extrêmement austère. Un cocktail brillant et explosif pour un auditoire laissé bouche bée.

À la mise en scène, la généreuse utilisation de musique de circonstance venait ajouter encore plus de tension à l’atmosphère déjà très lourde. À l’occasion, une pointe d’humour permettait au public de reprendre son souffle, avant de rembarquer dans un autre moment riche en émotions.

En somme, l’escalade de la folie dont Sainte-Marie a été témoin était un tourbillon de poésie, qui ouvrait par la même occasion une page d’histoire, souvenir d’une époque qu’on espère ne jamais revoir. Du grand art!

La tournée se poursuit. « Les Sorcières de Salem » reviendra en Beauce le 16 avril 2016 à 20 h, plus précisément à la Salle Alphonse Desjardins du Cégep Beauce-Appalaches, à Saint-Georges.

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