Les Chassé et le bois

HISTOIRE. L’inauguration de l’exposition «Chassé, une famille, une entreprise» à la Galerie d’art de Sainte-Marie a attiré beaucoup de monde le vendredi 16 juin. 

Entre deux têtes, un verre à la main, on pouvait apercevoir les cadres à travers les gens venus se remémorer le riche passé de la scierie et filature Chassé. «Les gens feront mieux de revenir. Avec autant de gens, c’est difficile de prendre son temps pour admirer les photos», suggère Gontran Lachance, coresponsable de la Galerie.

L’histoire de la famille et de l’entreprise Chassé revient aussi loin que la Seigneurie Taschereau, il y a 140 ans, alors que Charles Chassé commence l’exploitation du moulin seigneuriale à l’âge de 16 ans, en 1892.

«Il y a des entreprises qui ont à cœur le bien-être de leurs employés. Je pense que l’entreprise Chassé en est un bon exemple», explique Line Gagnon, du service des loisirs de Sainte-Marie. Les discussions à la Galerie témoignent de l’inexistence d’un fossé entre les employés et l’administration. Encore aujourd’hui, les retraités se réunissent le temps d’un repas et partage les histoires qui ont parcouru les murs de l’entreprise.

Line Gagnon a regroupé, avec l’aide de Robert Chassé, l’un des descendants, près de 100 images de l’entreprise depuis octobre 2016. Certaines d’entre elles étaient déjà exposées dans l’ancienne usine filature (qui sera démoli prochainement) et d’autres sont inédites. «Voir les gens se retrouver compense toutes les heures de travail», confie Line Gagnon.

Éléments distinctifs

CH. Chassé a fabriqué des boîtes à beure, des caisses de bouteilles de Coca-Cola, du bois de charpente et même des couvertures. «Les boîtes à beure étaient mise sur le train et envoyé dans toutes les beurreries du Québec» raconte Gilbert Chassé, ex-dirigeant de l’entreprise.

Inondation célèbre

L’un des volets de cette exposition montre les plus importantes inondations qu’ait connues la ville. Le 19 juin 1917 est un jour gravé dans l’histoire mariveraine. L’eau a couvert la ligne de chemin de fer, inondé le sous-sol de la Banque Nationale et s’est même rendue jusque-là rue Du Collège. 50 000 cordes de bois flottent sur la rivière. La Brown Corporation, qui exploite une estacade à la hauteur du Domaine Taschereau, est désignée comme la principale responsable des dégâts.

Le 31 juillet de cette même année, la rivière monte de 8 pieds 8 pouces. Une pluie torrentielle s’abat sur la région. L’eau a emporté sept ponts, déplacé 113 maisons et endommagé 56 kilomètres de chemins de fer pour un coût estimé à 1,3 M$. Cinq ans plus tard, la pitoune est interdite pour toujours.