Travailler ensemble pour la petite enfance

La base de la société, ce sont les enfants. Afin de discuter de l’importance d’agir tôt dans leur développement, près de 200 représentants de différentes organisations de la région s’étaient donné rendez-vous le vendredi 25 novembre dernier au Centre Caztel de Sainte-Marie, pour la première édition de la Grande journée des tout-petits en Chaudière-Appalaches.

Selon Annie Simard de l’organisme Avenir d’enfants et participante de la journée, l’événement a permis de rencontrer des gens de tous les milieux et d’observer ce qui se fait ailleurs pour, ultimement, reprendre les bonnes initiatives.

Julie Dostaler, directrice générale de ce même organisme, est d’avis quant à elle que le rassemblement vient rappeler l’importance de montrer aux enfants à développer leur plein potentiel. Elle souligne également qu’un récent sondage a soulevé que pour 30 % de la population, la petite enfance est la responsabilité unique des parents. « Il faut faire en sorte que ça devienne une préoccupation sociétale. »

Agir tôt

Pour Ariane Cyr, directrice générale du PRECA (Partenaires pour la réussite éducative en Chaudière-Appalaches), le décrochage scolaire ne commence pas à l’âge de 10 ou 12 ans, mais beaucoup plus tôt, voire même avant la naissance. Par exemple, un problème de lecture important à l’âge de 7 ans est un bon indicateur de décrochage. Ceci vient confirmer selon elle le caractère primordial de travailler « en amont ».

Presque en colère, Bruno Marchand, directeur général de Centraide Québec et Chaudière-Appalaches, s’est quant à lui indigné que la plus grosse nouvelle de la journée à la télévision concernait le « black friday » et les meilleurs endroits pour faire des aubaines, pendant que 1,3 million d’enfants vivent dans la pauvreté au Canada. « Une société avec des valeurs comme les nôtres ne peut pas tolérer ça. Je ne pèterai pas ma coche aujourd’hui, mais j’ai envie qu’on la pète collectivement. Continuons de tisser des liens d’une société qui n’échappe personne entre les mailles du filet. »

Dans le même esprit, Claudine Wilson, directrice du programme jeunesse au Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de Chaudière-Appalaches, croit que les efforts combinés peuvent réellement faire une différence en société.

Une présentation poignante

En début de journée, les réflexions ont été alimentées par la conférence de Marc De Koninck, organisateur communautaire et vice-président de Centraide Québec et Chaudière-Appalaches.

Au cœur de son discours, il informe que la santé de la population compte quatre éléments déterminants: les facteurs biologiques (l’âge, le sexe, les gênes…), la qualité des soins médicaux, les saines habitudes de vie et enfin, l’environnement physique et social (revenus, éducation, qualité des logements…).

Le fait est qu’au 20e siècle, l’espérance de vie a augmenté de 30 ans. Or, selon une étude gouvernementale, 22 de ces 30 années sont attribuables à l’environnement physique et social. À titre d’exemple, M. De Koninck informe que l’espérance de vie est de 85 ans dans les quartiers chics de Québec, et 76 ans dans les milieux défavorisés. « Nous ne sommes pas tous égaux en chance au Québec. », a-t-il prononcé.

De plus, on projette souvent en société que les personnes pauvres ont moins de valeur, et qu’ils sont les seuls responsables de leur malheur. À la longue, eux-mêmes sont tentés d’y croire. « Imaginez l’impact sur les enfants… »