Les proches aidants, plus qu’essentiels

COMMUNAUTÉ. Karine Laprise œuvre depuis 15 ans auprès de personnes en perte d’autonomie à titre d’auxiliaire familiale. Misant sur son expérience sur le terrain, elle donne des conférences au sujet de rôle de proche aidant, en partageant plusieurs trucs et conseils aux familles et aux proches. Une rencontre avec elle montre les valeurs humanistes qu’elle affectionne et met de l’avant.

Son rôle consiste à donner du temps de qualité aux personnes qu’elle accompagne. La dame de Sainte-Marie oriente les familles et les proches vers des ressources appropriées qui pose les évaluations initiales. Le territoire qu’elle couvre est vaste. Elle rencontre plusieurs résidents de Chaudière-Appalaches par semaine et partage l’essentiel de son vécu avec les personnes qu’elle accompagne. « Les personnes que je rencontre quotidiennement qui vivent une perte d’autonomie gagnent en sensibilité et deviennent même hypersensibles. Elles ont un grand besoin d’amour et de reconnaissance afin de conserver l’estime de soi et la dignité. En tant que proche, c’est un aspect central à prendre en considération », aborde-t-elle avec sensibilité.

La confiance et le choix des mots

Comme la dimension humaine est au cœur de son travail, elle s’intéresse davantage au développement des aptitudes relationnelles à adopter avec les ainés. « Sans infantiliser, je pense que chaque mot qu’on emploie compte. Par exemple, il est possible de remplacer le mot couche par protection. Je donne beaucoup d’astuces en termes de communication afin de favoriser l’autonomie et le respect authentique envers nos ainés. En guise de référence à la force du collectif, je mentionne de se rappeler que nous sommes les ainés de demain », témoigne-t-elle.

En offrant des services d’accompagnements, Karine Laprise tisse un lien de confiance avec les gens, à la suite d’un certain nombre de rencontres. « L’écoute est au cœur de mes interventions. J’encourage les familles à visiter leurs proches, ne serait-ce qu’un bref moment. C’est la qualité du moment que l’on accorde qui importe. Porter attention aux émotions qu’on laisse dans une maison est à considérer. Les personnes que j’accompagne peuvent, dans plusieurs cas, rester longtemps dans leur domicile. En peaufinant le vocabulaire que l’on utilise, l’encouragement à l’autonomie devient essentiel », ajoute-t-elle.

De ses conférences, elle indique offrir un tour de la question en ratissant les problématiques qu’elle a vécues dans son travail. « J’aborde également le bien-être du patient et celui du proche aidant. Dans ces rendez-vous, je donne des faits concrets tirés de mon expérience sur le terrain. La sensibilisation est de mise. Nos parents, en perte de facultés, ont besoin d’être guidés. Notre mère, par exemple, n’est plus la personne qui s’occupe de tout pour la famille. C’est maintenant à son tour d’être guidée », poursuit-elle.

Du côté du rôle d’aidant naturel, la conférencière s’assure de donner des ressources sur lesquels s’appuyer et des trucs pour ne pas se sentir coupable de pas assez donner. Bien qu’elle aborde, selon le contexte, différentes pathologies existantes, ses interventions ne sont pas centrées sur les diagnostics. Sa prochaine conférence se tiendra le 12 septembre à 17h, à la Salle Danube Bleu à Sainte-Marie.