Le judo mental de Martin Larocque

«Le bonheur c’est le suiveux qui se traîne derrière l’effort.» C’est l’une des images fortes que l’acteur de District 31 a mise de l’avant, lors du déjeuner de la Saint-Valentin de la fondation Le Crépuscule, le 10 février dernier.

Un peu plus de 220 personnes s’étaient données rendez-vous au centre communautaire de Sainte-Marguerite pour écouter l’acteur montréalais discourir sur ce qui est pour lui le bonheur. Dans une ambiance qui mêlait rire et sentiments, Martin Larocque a captivé l’audience par son franc-parler et ses histoires personnelles.

C’était le premier voyage de l’acteur dans la vallée de la Chaudière. Né dans une petite ville de l’Ohio, Martin Larocque doit beaucoup à son ex-femme qui a cru en lui. Il a parlé de l’intimidation qu’il a vécue au secondaire. Cet épisode l’a affecté au point où il a pensé sérieusement à devenir curé afin d’éviter le regard des autres, inhérent au métier d’acteur.

«L’effort fait peur»

Parlant des métiers, l’acteur n’y va pas de main morte. Il estime toujours qu’au Québec il existe un malaise chez les gens de «petits métiers». Il croit en la nécessité pour toute personne de  déconstruire ces malaises pour avancer vers le bonheur. «On a peur d’être moins bon ou d’être moins beau. Lui a de l’argent ou lui est médecin». Les gens, croit-il, ont tendance à se créer des raisons qui les empêchent de se mettre de l’avant ou d’aller vers l’inconnu. Martin Larocque estime que les Québécois sont des ninjas. Ils sont champions dans l’art d’éviter d’aller là où ils souhaiteraient aller. C’est pourquoi il a enjoint les gens réunis au déjeuner de s’approprier ces «Ccnq lois non écrites et non scientifiques du bonheur», titre de la conférence.

Le bonheur par l’effort

«Il y a des couples dans la salle qui sont ensemble depuis 20 ou même 25 ans. Ça c’est un effort», a blagué Martin Larocque. En reprenant la morale existentialiste, il fait sien le bonheur dans l’action quotidienne. L’effort est le remède par excellence au malheur. C’est à travers l’effort que les gens de tout métier atteignent le bonheur

Le conférencier craint de voir la prochaine génération se perdre à travers la facilité. «J’en veux à YouTube d’avoir tué l’effort. On peut y voir des vidéos de personne perdant 350 livres en deux minutes trente-sept secondes», a-t-il décrit. Père de deux enfants, Martin Larocque a laissé aux gens le souvenir d’un homme sans complexe avec un message à la portée de toutes les oreilles.