Lordstown Motors se place sous la protection de la loi sur les faillites
Le fabricant de camionnettes électriques Lordstown Motors, qui connaît des difficultés constantes depuis plusieurs mois, s’est placé aujourd’hui sous le fameux chapitre 11 concernant la loi de la protection sur les faillites.
La firme a annoncé qu’elle se mettrait en vente dans le cadre d’un litige portant sur des investissements promis par le fabricant taïwanais Foxconn. Elle poursuit d’ailleurs ce dernier.
Les actions de Lordstown ont chuté de plus de 60 % lors des transactions réalisées avant l’ouverture de la bourse à la suite de cette nouvelle.
L’entreprise accuse Foxconn de fraude. Elle lui reproche aussi de ne pas avoir respecté un accord qui prévoyait un investissement de 170 millions de l’entreprise taïwanaise dans Lordstown, et que les deux partenaires travaillent ensemble sur une gamme de nouveaux véhicules électriques.
Dans une déclaration transmise au réseau CNBC, Foxconn a indiqué qu’elle espérait poursuivre les discussions afin de parvenir à une solution qui « satisferait toutes les parties » sans avoir à « recourir à des actions en justice sans fondement ». Toutefois, à la lumière du litige et de ce qu’elle a qualifié de tentative de Lordstown pour « induire le public en erreur », elle suspend les pourparlers et se réserve le droit d’intenter sa propre action en justice.
Rappelons que Lordstown Motors a été lancé en 2019 et que l’entreprise utilisait une usine qui a été acquise de General Motors. Elle a conclu un accord en mai 2022 pour vendre ce plan, situé en Ohio, à Foxconn pour 230 millions. Les deux entreprises ont ensuite convenu d’un second accord dans lequel Foxconn investirait jusqu’à 170 millions dans Lordstown, prenant ainsi une participation de 19,3 % dans l’entreprise naissante.
Foxconn a versé l’année dernière la première tranche de 52,7 millions qui était due en regard de l’entente. Le paiement suivant, d’un montant de 47,3 millions, devait être effectué dans les 10 jours suivant l’approbation réglementaire par le Comité sur les investissements étrangers aux États-Unis. Cette approbation a été obtenue à la fin du mois d’avril, selon Lordstown, mais Foxconn n’a jamais effectué le paiement.
Au lieu de cela, Foxconn a fait savoir à Lordstown qu’elle n’avait pas respecté une clause de l’accord en laissant le prix de ses actions tomber en dessous d’un dollar l’action.
Au début du mois de mai, Lordstown a averti les investisseurs qu’un dépôt de bilan était probable si elle ne parvenait pas à un accord avec Foxconn ou si elle n’obtenait pas de financement supplémentaire provenant d’autres partenaires. Quelques jours plus tard, Lordstown a déclaré qu’elle était presque à court de liquidités et qu’elle serait contrainte d’arrêter la production de sa camionnette électrique Endurance si elle ne trouvait pas de partenaires stratégiques.
Lordstown ne disposait plus que de 108,1 millions de liquidités à la fin du mois de mars, après avoir perdu 171,1 millions au cours du premier trimestre.
Nous allons suivre cette situation de près, mais disons que ça ne regarde vraiment pas bien pour cette autre firme qui tente de se faire une place au soleil dans l’univers du véhicule électrique.
Contenu original de auto123.