Une version 2.0 de Marie-Claire Fleury
ACTUALITÉ. Raymond Beaudet, auteur et homme très impliqué à Sainte-Marie, ainsi que Guillaume Carbonneau, informaticien, ont présenté leur tout nouveau projet, une version 2.0 de Marie-Claire Fleury de la Gorgendière devant une dizaine de personnes rassemblées à l’intérieur de la chapelle Sainte-Anne le 15 août dernier.
Grâce à l’intelligence artificielle, la dame fondatrice de la municipalité est revenue en vie. Après quelques mois de recherches, MM. Beaudet et Carbonneau ont décidé d’aller de l’avant avec la création d’une version 2.0 de cette dernière. C’est depuis le début du mois de mars que les deux hommes travaillent plus intensément sur le projet. Notons qu’ils ont reçu une aide financière de 15 000 $ du Conseil des arts et des lettres du Québec afin de rendre leur projet à terme.
« Le travail que vous avez fait est tout de même colossal, de la rédaction à la programmation. Ce que je trouve le plus impressionnant, c’est la complicité entre vous deux. L’expertise historique de l’un et les connaissances informatiques de l’autre ont permis de créer ce magnifique projet. Je vous lève mon chapeau », a mentionné Marie-Émilie Slater-Grenon, de Destination Beauce, en fin de présentation.
Des rôles bien précis
M. Beaudet s’est surtout occupé du côté historique derrière le projet. Il a écrit une biographie d’une centaine de pages qui a permis de mettre la vie de Marie-Claire Fleury de la Gorgendière en contexte et de bâtir le dialogue de sa version 2.0. Il a aussi recensé 187 personnes qui ont eu un impact ou une présence significative dans la vie de Mme Fleury.
« Marie-Claire Fleury 2.0, c’est une aventure. C’est un départ vers quelque chose qui n’a pas encore été développé. Les gens vont rester surpris de tout ce qu’elle peut faire. […] Pour moi, le choix a été assez facile. Son histoire me passionne. Je souhaitais mieux la faire connaître. Il y a très peu de documentation sur son histoire. Elle est un peu passée sous le silence », mentionne celui qui s’implique depuis plusieurs années auprès de la Corporation du Domaine du seigneur Taschereau.
De son côté, Guillaume Carbonneau était responsable de l’aspect technologique du projet. Il a créé un logiciel en plus de placer des balises pour que Marie-Claire Fleury 2.0 ne dépasse pas son champ d’expertise. Par exemple, à la question : « À quel endroit aurais-tu aimé vivre ? », elle a en partie répondu : « J’aurais aimé vivre plus longtemps à Place Royale à Québec, où j’ai grandi pendant plusieurs années. C’était l’une des plus belles maisons de la ville et je me sentais chez moi. »
Développement de l’intelligence artificielle
Avec le nouveau logiciel, MM. Beaudet et Carbonneau croient qu’ils seraient en mesure de recréer d’autres personnages historiques importants de la Beauce à seulement quelques semaines d’avis. Dans les prochaines années, l’intelligence pourrait être davantage poussée afin de rendre à la vie d’autres personnes décédées de manière différente à la leur. Par exemple, converser avec la version 2.0 – questions et réponses – et lui donner la voix et le visage d’une personne réelle – hologramme – seraient parmi les alternatives possibles selon les deux hommes.
« Si l’on prend l’exemple de ChatGPT, ce prototype d’agent conversationnel a tellement évolué au cours des derniers mois. Ce qui était fait en mars est aujourd’hui tellement dépassé. […] L’intelligence artificielle se développe très rapidement, on pourrait être très surpris ce qui pourrait être fait dans quelques années. On ne sait pas qui sera derrière la prochaine sortie technologique révolutionnaire, mais il y aurait tellement de choses à faire si on s’intéresse qu’un peu à cela », admettent-ils.
Historique
Marie-Claire Fleury de la Gorgendière est née le 28 avril 1708 et est décédée le 19 février 1797, à l’âge de 88 ans. Elle a épousé Thomas-Jacques Taschereau, seigneur de Sainte-Marie, à l’âge de 19 ans. M. Taschereau, par amour pour Marie-Claire, donne le nom de sa femme à sa nouvelle seigneurie, d’où la naissance de Sainte-Marie. Au décès de son époux en 1749, elle deviendra chef de famille et développera les premières infrastructures de la municipalité. Au cours de son règne, elle a dû faire face à la guerre de Sept Ans, la conquête anglaise, la perte d’un fils au combat, l’exil en France de son fils aîné et de l’une de ses quatre filles.