Une industrie acéricole en pleine transformation
AGRICULTURE. > Aux prises avec une baisse en production le printemps dernier, l’industrie acéricole québécoise vivra différents changements positifs dans les prochaines années.
Les membres du Syndicat des acériculteurs de la Beauce (SAB) ont constaté ce fait le 3 octobre à Saint-Georges, pendant l’assemblée annuelle de l’organisme.
En Chaudière-Appalaches, la production a atteint 41,9 millions de livres cette année, le total provincial étant de 118 millions.
Pour l’ensemble du Québec, cette donnée est inférieure aux saisons 2016 (148,2) et 2017 (152,2), malgré l’accord de cinq millions d’entailles supplémentaires par la Régie des marchés agricoles et alimentaires du Québec (RMAAQ) après les demandes répétées de la Fédération des producteurs acéricoles du Québec (FPAQ).
«Près des deux tiers (62 %) des entailles ont trouvé preneur. Il s’agit peut-être d’un manque de sérieux chez certains producteurs, surtout pour la relève voulant démarrer une érablière. Pourtant, la demande de sirop est loin de diminuer», affirme Marcel Larochelle, président du SAB.
En date du 4 septembre 2018, les ventes aux acheteurs étaient de 106 millions de livres sur les marchés canadiens et internationaux. De 60 à 65 % des exportations sont destinées aux États-Unis.
«Le dernier accord de libre-échange signé entre Trudeau et Trump n’a pas touché notre industrie. C’est une excellente nouvelle, car nos producteurs n’auront pas à payer des taxes aux douanes pour exporter leur sirop», dit M. Larochelle.
Celui-ci rappelle toutefois que les producteurs doivent adapter leurs équipements acéricoles, en raison de nouvelles normes en Californie sur la teneur en plomb dans ces mêmes pièces. Tous les équipements devront être conformes d’ici octobre 2020.
Classification et réserve
En 2018, plus de la moitié du sirop recueilli (55 %) a été étiqueté comme ambré (goût riche). Le sirop doré (goût délicat), foncé (goût robuste) et très foncé (goût prononcé) représente 21 %, 19 % et 4 % de la production.
Seulement 1 % du sirop a été désigné comme VR5. Plus difficile à vendre sur le marché, le VR5 est surnommé <@Ri>sirop de bourgeon<@$p> et utilisé seulement au niveau industriel.
Cependant, la quantité de sirop VR4 a subi une hausse. «Il a un aspect caramélisé pouvant être classé comme très foncé. Au départ, il a un goût non identifié. Les producteurs le font rebouillir afin qu’il ne devienne pas du VR5», précise Marcel Larochelle.
Au niveau de la réserve stratégique, celle-ci contient 95,7 millions de livres pour pallier aux mauvaises saisons en production, ainsi qu’aux changements sur l’offre et la demande. De ce total, 21,2 millions de livres (22 %) est classé VR5.
En collaboration avec l’Université de Montréal, la FPAQ a d’ailleurs développé un test colorimétrique pour détecter les sirops au goût de bourgeon.
«Des essais pilotes auront lieu à la prochaine récolte. Les producteurs seront choisis au hasard. Je suis certain qu’il y en aura en Beauce», espère Marcel Larochelle.