Une autre saison des sucres prolongée sur plusieurs semaines
AGRICULTURE. > Comme l’an dernier, un redoux en février a surpris des acériculteurs qui ont commencé plus tôt à recueillir l’eau d’érable.
Des producteurs n’avaient commencé à entailler que cette semaine. Les grandes quantités de neige tombées cet hiver n’ont pas facilité leurs déplacements. C’était plus simple dès la mi-janvier quand la neige était assez dure pour circuler en raquette», admet Marcel Larochelle, président du Syndicat des acériculteurs de la Beauce (SAB) couvrant les MRC Beauce-Sartigan, Les Etchemins et Robert-Cliche.
Selon lui, les acériculteurs feront encore face à une saison composée de plusieurs périodes de production. «Dans le sud du Québec, c’est normal que l’eau d’érable coule dès février à cause de la température. Ici, c’est rare et on vient de le vivre deux années d’affilée. Ça varie d’une saison à l’autre, car on ne contrôle pas la nature», rappelle M. Larochelle.
Pour des conditions optimales à l’écoulement de la sève, les températures doivent être près de -5 degrés la nuit et de 5 degrés le jour. Le mercure est grimpé jusqu’à 10 degrés le 21 février, mais le temps froid devrait s’installer à nouveau dans les jours suivants.
«Ça a coulé surtout de lundi à mercredi (19 au 21 février), mais on utilise rarement la première coulée. Elle rince les tubulures nettoyées avant leur installation. Les gros producteurs ont commencé à faire du sirop, mais ça va aller en mars pour les plus petites érablières», explique Marcel Larochelle.
Encore plus de sirop
Au printemps 2017, les membres de la Fédération des producteurs acéricoles du Québec (FPAQ) avaient produit 152,2 millions de livres de sirop. Cette donnée devrait être supérieure en 2018, car la majorité des cinq millions d’entailles supplémentaires accordée il y a deux ans par la Régie des marchés agricoles et alimentaires du Québec (RMAAQ) devraient être installés par les acériculteurs.
Sur le territoire du SAB, 139 968 entailles avaient été accordées à de nouveaux producteurs. Les acériculteurs existants s’étaient partagé 381 885 nouvelles entailles.
«Quelques producteurs ayant fait des demandes ne sont pas encore prêts et d’autres ont laissé tomber à cause du manque de terrains disponibles. Il ne faut pas oublier que chez nous, la plupart des producteurs font ça comme sideline et non une job permanente», mentionne M. Larochelle.
Paiements
Normalement, les acériculteurs inscrits au programme de paiements anticipés recevaient 75 % de la valeur du sirop inspecté une dizaine de jours suivant son classement. En 2018, le paiement sera de 70 %.
«Le 5 % restant sera remboursé en fonction des ventes réalisées, comme c’est le cas pour 100 % de la production de ceux qui n’ont pas adhéré au programme. La FPAQ devait se libérer un cashflow, car la réserve stratégique dépasse 100 millions de livres et on a 20 % de sirop industriel (VR5) toujours difficile à vendre», conclut Marcel Larochelle.