Un recensement à prendre avec des pincettes

Les données du recensement de Statistique Canada montrent des disparités importantes avec la situation réelle de sa municipalité, estime le maire de Frampton.

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«J’ai reçu trois appels de résidents inquiets au cours de la semaine. Moi-même, j’étais très surpris devant ces chiffres», raconte le maire de Frampton, Jacques Soucy.

Le recensement, publié début février, montre une diminution de 11,1% en l’espace de cinq ans à Frampton. La population serait passée de 1393, en 2011, à 1239 personnes en 2016. Après Saint-Louis-de-Gonzague (-11,2%), Frampton serait la municipalité qui aurait perdu le plus de personnes en Chaudière-Appalaches.

«Nous avons 29 nouvelles résidences qui se sont ajoutées entre 2011 et 2014 et c’est sans compter le nombre d’enfants qui a augmenté à l’école primaire», argue Jacques Soucy.

«Il se peut que des erreurs se glissent parmi les plus de 5000 municipalités du Canada, mais nous avons confiance en nos chiffres», est convaincu Patrick Charbonneau, analyste à la division démographie de Statistique Canada.

L’Institut de la Statistique du Québec (ISQ) tient lui aussi des données de population. Lorsque l’on compare les données de l’ISQ avec celles de Statistique Canada, on constate une différence importante dans certaines municipalités. Frampton serait passé de 1406 à 1392 entre 2011 et 2015. Une diminution de l’ordre de 1%. Du côté de Saint-Louis-de-Gonzague, la municipalité aurait vu sa population passer de 424 à 412 durant la même période, une diminution de 2,8%.

Qui a raison?

L’ISQ, estime que les données de population les plus justes sont celles de l’ISQ. L.organismeprend le dernier sous-dénombrement corrigé de 2011 de Statistique Canada, auquel il ajoute les naissances, enlève les décès et ajuste aussi avec les mouvements de population.

Les données 2015 de l’ISQ sont donc plus représentatives de la population réelle, jusqu’à l’arrivée de la révision des données de 2016 de Statistique Canada. L’organisme les rectifie environ deux ans après leurs premières parutions.

 «Cette première série de données n’est pas corrigée lors du dénombrement. Il y a des gens qu’on a peut-être compilés deux fois ou d’autres qui ne sont pas compilés du tout. Si la mère d’une fille qui va à l’université ne l’a pas comptée et qu’elle non plus n’a pas répondu au recensement, on peut se retrouver avec des personnes en moins», explique-t-on à l’ISQ.

Aucune incidence

«Ces données sont utilisées par les autres ministères fédéraux, mais elles n’ont pas de réel impact sur les transferts en santé ou sur la péréquation, car les populations sont prises pour l’ensemble d’une province», décrit Patrick Charbonneau. Si les municipalités ont de bonne raisons de croire que les données sont incorrectes, elles peuvent soumettre une demande de révision officielle à Statistique Canada. Elles ont jusqu’à la fin 2017 pour le faire.

Pour voir les estimations de population par municipalité de l’Institut de la Statistique du Québec et les explications plus détaillées.