Un plan sur trois ans pour s’attaquer à la berce du Caucase
ENVIRONNEMENT. Les organismes de bassins versants de Chaudière-Appalaches mettent les bouchées doubles dans la lutte contre cette espèce envahissante.
Le financement de cette démarcher provient du Fonds d’appui au rayonnement des régions (FARR). Les récipiendaires ont été dévoilés le 15 mars. Québec a alloué un montant de près d’un million de dollars (969 000$) au Comité de bassin de la rivière Chaudière (COBARIC) dans cette lutte contre la berce du Caucase. L’enveloppe n’est nullement réservée uniquement au bassin de la rivière Chaudière. C’est cependant depuis l’organisme de Sainte-Marie que sont coordonnés les efforts dans l’ensemble de Chaudière-Appalaches.
«L’objectif à terme est d’en arriver à de grandes interventions manuelles de déracinement, de pulvérisation de pesticides ou d’étendage de bâches», a énoncé Yann Arleen-Pouliot, coordonnateur de l’offensive régionale de lutte à la berce du Caucase.
Étape initiale: cartographier
Une bonne partie de la première année du plan sera consacrée à la constitution d’une base de données, un répertoire qui rassemblera l’ensemble des signalements de la berce. La compilation comprendra les informations des municipalités, des MRC et du ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MDDELCC).
Le public est invité à aider le COBARIC dans cette tâche. Il suffit de leur transmettre (berce@cobaric.qc.ca) une ou deux photos des feuilles et de la tige de la plante que vous croyez être une berce du Caucase, ainsi que les coordonnées géographiques. Le coordonnateur Yann Arleen-Pouliot se chargera de vérifier qu’il s’agit bel et bien de la plante invasive et non pas de sa cousine, la berce laineuse. Les indications seront recoupées à celles existantes.
Le portrait régional de cette espèce exotique sera rendu public à toute personne qui souhaite consulter la carte. Il n’est pas encore décidé si elle sera sous forme papier ou numérique.
Les secteurs les plus touchés
Les rivières Etchemin et Boyer sont les points d’eau les plus atteints par cette espèce qui fait des ravages le long des berges. Toutes deux rivières possèdent au moins 20 km de corridors de dissémination sur leurs bandes riveraines.
Impact sur l’écologie
De la graine transportée par l’eau, le vent ou les animaux, la berce du Caucase se propage le long des rivières. Elle croît très rapidement et peut atteindre des hauteurs impressionnantes, jusqu’à deux fois un humain adulte. Les espèces indigènes sont alors étouffées sous le couvert de ses géantes feuilles. La berce représente une menace importante pour la biodiversité des cours d’eau du Québec.
Activité d’éradication habituelle
La cartographie des colonies de berce du Caucase se fait de pair avec les activités régulières d’arrachage manuel avant sa floraison estivale de l’été 2018.
«Le projet permettra la mise en place d’une boîte à outils régionale […], des formations visant à permettre un signalement efficace», est-il écrit dans le communiqué du COBARIC.
Une plante toxique
La berce possède une toxine dans sa sève qui au contact de la peau et par l’activation de la lumière peut provoquer des brûlures pouvant être sévères. Elle peut également entraîner une limite d’accès au territoire et une perte de la valeur des propriétés et des activités agricoles.
Secteurs concernés
Cette initiative regroupe neuf organismes de bassins versants (OBV):
l’OBV de la zone du Chêne (Lotbinière);
l’Organisme de concertation pour l’eau des bassins versants de la rivière Nicolet (COPERNIC);
l’OBV du fleuve Saint-Jean (Montmagny);
l’OBV de Kamouraska, L’Islet et Rivière-du-Loup;
l’OBV de la Côte-du-Sud (Bellechasse);
le Groupe de concertation des bassins versants de la zone Bécancour (GROBEC);
le Conseil de gouvernance de l’eau des bassins versants de la rivière Saint-François (COGESAF);
le COBARIC;
le Conseil de bassin de la rivière Etchemins Lévis-Est (CBE).