Un hiver qui n’en finit plus!

En terme de quantité de neige tombée, les responsables du déneigement des diverses municipalités de la région ne se souviendront pas particulièrement de l’hiver 2016-2017. Cependant, exaspérés par la fréquence des déblayages, les travailleurs commencent à avoir hâte au printemps…

Maurice Mercier, directeur du Service des travaux publics de la Ville de Sainte-Marie, a en effet confirmé que les quelque 280 centimètres tombés n’ont rien d’inhabituel. Ce qui semble pire que les autres années, c’est que les 130 centimètres tombés avant le 1er janvier ont généralement le temps de fondre à moitié avant le début des températures plus froides.

L’ennui, c’est que les averses apparaissaient aux deux jours, et qu’une tempête prend entre trois et quatre jours à nettoyer complètement (gratter, étendre l’abrasif et ramasser la neige partout). « On est accoté tout le temps », a-t-il prononcé.

De plus, davantage de sorties ont signifié de plus grands besoins d’entretiens. « Un véhicule d’acier, dans le froid, ça devient comme de la vitre. » Fort heureusement, le Service des travaux publics n’a pas eu à s’occuper de beaucoup d’autres situations cet hiver (bris d’aqueduc par exemple). À l’opposé, M. Mercier devine qu’il reste encore ce qu’il appelle la « tempête du fani » (avec des vents contraires) et la « tempête des corneilles » (à la fin du mois de mars).

« C’est un hiver normal, pas exceptionnel, mais il neige souvent. Ça ne finit plus! », a lancé Mario Giguère, dont l’entreprise s’occupe du déneigement à Saint-Isidore (en milieu rural). M. Giguère n’a toutefois pas souhaité en dire plus, puisqu’il reste encore un mois à demeurer sur le qui-vive. « Tout dépend comment ça va finir, mais on en a vu d’autres. »

Samuel Doyon, contremaître des travaux publics à la Ville de Saint-Joseph-de-Beauce, a fait le même constat. « Nous n’avons pas eu de bris majeurs, mais notre personnel a été plus sollicité », a-t-il affirmé. À titre d’exemple, l’an dernier, son équipe et lui n’ont eu à ramasser la neige que cinq fois. Cette année, la même opération a été réalisée à 15 reprises, et il reste encore tout le mois de mars. Par contre, l’année dernière, les verglas de fin de saison avaient nécessité trois fois plus de sel qu’à l’accoutumée.

Qui a peur des inondations?

Autant de chutes de neige augmente-t-il les risques d’inondations? Pas nécessairement. À Saint-Joseph, M. Doyon devine que les glaces sont minces sur la rivière Chaudière. Les embâcles sont donc moins probables. D’un autre œil, les inondations dépendent à son avis beaucoup de la vitesse de fonte et de l’abondance des pluies. Ainsi, on ne craint pas une inondation majeure pour le moment, mais il faudra garder l’œil ouvert.

Du côté de Sainte-Marie, Maurice Mercier croit que Lac-Mégantic (en amont de la rivière) a eu moins de neige qu’à l’habitude. Aussi, la température clémente le jour et plus froide le soir fait en sorte que les eaux s’écoulent tranquillement. « La plupart du temps, les inondations surviennent lorsqu’il y a des grosses pluies pendant trois ou quatre jours dans le temps des fontes de neige », a-t-il indiqué, en mentionnant que ceci demeure une possibilité.