Un automobiliste sur trois circule avec des phares usés
SÉCURITÉ. Un nombre important d’automobilistes circulent avec des phares usés, qui réduisent nettement leur visibilité, informe CAA-Québec par voie de communiqué.
C’est la conclusion de la deuxième étude sur le sujet menée par l’organisme, qui invite par ailleurs les différents intervenants à se pencher sur cette problématique pour trouver des solutions concrètes.
La vidéo de CAA-Québec démontre bien que voir un obstacle six secondes plus tôt grâce à des lentilles claires peut faire toute la différence.
Les constats des experts de CAA-Québec mettent en lumière que 32 % des 500 véhicules observés présentaient des problèmes d’opacité, soit 2 % de plus que lors de la première étude conduite en 2010. Aucune amélioration n’est ainsi dénotée. De plus, cette problématique ne concerne pas que des modèles âgés: parmi les véhicules aux lentilles usées et qui ont été évalués, 10 % comptaient cinq ans ou moins.
Des résultats frappants
À l’aide d’un appareil électronique de réglage et de vérification des phares, CAA-Québec a effectué des tests sur des lentilles de phares restaurées. Elles ont produit 15 fois plus de lumière que des lentilles de phares usées.
Sur circuit fermé, d’autres tests routiers ont mis en évidence que des phares clairs permettent d’apercevoir un obstacle environ 60 mètres plus tôt. À 40 km/h, c’est six secondes de plus pour réagir et, possiblement, éviter une collision.
Ainsi, en raison du nombre de véhicules analysés et de la méthode d’observation en situation réelle, il est raisonnable de penser que ces conclusions s’appliquent aux véhicules du parc automobile québécois qui présentent les mêmes caractéristiques liées à l’âge et au modèle.
Des conséquences pouvant être graves
Les rayons ultraviolets, les débris et les abrasifs sont les principales causes de la détérioration des phares. «La surface de certains phares peut devenir si opaque que la visibilité en est grandement réduite», explique Pierre Beaudoin, Directeur principal des services techniques chez CAA-Québec. «Comme 90 % des décisions que doit prendre un conducteur dépendent de son champ de vision, des phares abîmés peuvent considérablement nuire à la sécurité de tous les usagers de la route.»
Selon le Code de la sécurité routière, l’automobiliste circulant avec des phares obstrués s’expose à une amende variant de 60 $ à 100 $. Mais pour CAA-Québec, il faut aller au-delà de la sanction pécuniaire et accorder une importance encore plus grande au problème, puisqu’il concerne la sécurité de tous les usagers de la route!
Quelques recommandations
· Sensibiliser les automobilistes à faire vérifier l’état des lentilles des phares de leur voiture tous les trois ans et, au besoin, à les faire polir afin de profiter de la meilleure visibilité possible.
· Inciter les ateliers mécaniques à inclure le diagnostic systématique de l’état d’usure des phares dans leurs inspections.
· Inviter les constructeurs à inclure les directives d’entretien des lentilles de phares dans les documents remis à l’achat de leurs voitures.
Une meilleure visibilité à peu de frais
Conscient que cette problématique est très répandue depuis l’arrivée massive sur le marché des lentilles de phares en polycarbonate de plastique, CAA-Québec estime qu’un sablage et un polissage professionnels parviennent à remettre à neuf les lentilles les plus usées. Cette restauration de lentille de phare coûte moins de 100 $ et procure jusqu’à 15 fois plus de lumière, selon l’organisme.