Saint-Elzéar a aussi sa règlementation pour encadrer les projets serricoles

MUNICIPAL. Le conseil municipal de Saint-Elzéar a récemment adopté une résolution visant à encadrer la production serricole sur son territoire. Bien qu’aucun projet n’ait encore été déposé à la municipalité, la démarche vise notamment à protéger le potentiel touristique du Mont Cosmos et son observatoire.

Le maire de la localité, Carl Marcoux, juge pertinente cette initiative, surtout qu’il croit au potentiel touristique de l’observatoire et que l’Université Laval s’apprête à investir quelque 80 000 $ dans l’achat d’un nouveau télescope et d’un centre d’automatisation à distance. « On est chanceux d’avoir cela chez nous. On veut créer du dynamisme autour de ça. »

Cela dit, il ajoute que la règlementation ne vise aucunement à freiner le développement de ce type de production. « On ne veut pas bloquer cette initiative potentielle des agriculteurs ou des maraichers d’implanter des serres. On veut être autonome chez nous, mais pas au détriment des autres. On ne veut que s’assurer d’atténuer la lumière projetée par ce type d’installations et être consultés pour leur superficie éventuelle. »

Impliqué en politique municipale depuis plus de 12 ans, le maire Marcoux fait également partie du comité qui veille au fonctionnement du Mont Cosmos et se dit bien au fait de la problématique de la pollution lumineuse. « On a vu d’autres serres ailleurs en province et les rideaux lumineux que cela engendre. Il faut aussi le faire avant qu’il ne soit trop tard. Le côté nord de la route 216 a déjà un bon potentiel agricole. À l’inverse, le côté sud devient plus rocailleux et les terres globalement moins fertiles et ça deviendrait un bel endroit pour une serre agricole. C’est ce que l’on veut encadrer. »

Une initiative régionale

Devant composer avec l’arrivée prochaine d’une première serre agricole sur son territoire, la municipalité de Saint-Isidore avait choisi d’adapter sa réglementation en conséquence. Celle-ci viendra encadrer ce type d’installations, utilisant un éclairage artificiel de type photosynthèse intérieur, en obligeant l’intégration de rideaux occultants verticaux et horizontaux pour limiter la fuite de lumière vers l’extérieur. Aucune lampe installée à l’intérieur ne devra être directement visible à partir de l’extérieur du bâtiment.

La résolution est totalement inspirée de celle adoptée par la municipalité de Saint-Isidore, il y a quelques mois, et étudiée pour les mêmes raisons, confirme M. Marcoux qui ajoute qui ajoute même que l’importance de règlementer doit être régionale. « On suggère aux autres municipalités de la région de faire de même. C’est en lien avec le bon voisinage. La luminosité créée par une serre aurait des impacts indéniables vers une pollution lumineuse sur plusieurs kilomètres, ce qui pourrait créer un préjudice pour d’autres. On changera notre éclairage à Saint-Elzéar l’an prochain pour adopter le LED, justement pour diminuer cette pollution lumineuse et nos coûts d’énergie. »