Quand la mort fait partie de la vie pour toujours
«Il n’y avait plus qu’une seule petite partie de son visage qui nous permettait de l’identifier, notre Caroline.» « De la matière cervicale lui sortait par les oreilles. Il n’y en avait plus de Derek.»
Ils sont morts tragiquement tous les deux dans des accidents de la route, témoignent les deux mères de ces jeunes adultes. Caroline Fortier de Saint-Prosper avait 17 ans quand sa vie lui a été volée le 17 juin 2011. Tommy Lacasse, le conducteur de l’auto dans laquelle elle prenait place était sous l’effet de la boisson. Sa robe de bal de finissante, la jeune fille l’a portée dans son cercueil.
Derek Bolduc-Coulombe, lui, a péri le 22 août 2015 à Scott. Le jeune homme de 19 ans de Saint-Lambert-de-Lauzon se trouvait dans un véhicule avec des amis quand celui-ci a été percuté par le Guatémaltèque Pedro Antonio Ovalle Leon.
Sensibiliser les jeunes
Pourquoi ressasser ces douloureuses histoires? Parce qu’elles s’inscrivent dans une opération de sensibilisation que menait la Polyvalente Benoît-Vachon de Sainte-Marie mercredi dernier 17 mai.
Dans quelques semaines, ils seront environ 230 à terminer leur secondaire et à se rendre, pour la plupart, à leur bal de finissants. On ne veut pas que l’avenir de ces jeunes s’arrête là.
«Quand j’ai vu Caroline à la morgue, je ne pouvais pas nettoyer ses blessures et dire que demain, tout irait mieux.» Diane Vachon, la mère de la jeune fille enterrée depuis près de cinq ans, ajoute : « Chaque journée demeure un défi, Rien ne paraît, mais en dedans, c’est comme un volcan.» Même sentiment pour Vicky Coulombe, la mère de Derek. «À tous les matins, je dois me donner un coup de pied dans le derrière pour me lever.»
Le jour où ça n’existera plus
Après avoir assisté à la simulation d’un accident, les étudiants ont pu entendre Diane Vachon leur dire : «Je ne suis pas ici pour vous faire la morale, mais pour vous éviter le pire.»
Son plus grand souhait, dit-elle, c’est qu’un jour des jeunes se disent qu’ils ne peuvent concevoir que dans un autre temps, des gens conduisaient leur véhicule alors qu’ils avaient bu.